Il y a deux ans, jour pour jour, le Hamas et le Jihad islamique perpétraient des massacres à l’intérieur du territoire israélien, à la suite d’une incursion spectaculaire et meurtrière que personne ne pensait réalisable.
Ce séisme sécuritaire, militaire et politique a traumatisé les populations israéliennes, qui ne comprennent toujours pas comment Tsahal, le Mossad, le Shin Bet et tous les services de renseignement de l’État hébreu n’ont rien vu venir.
Deux ans après, les interrogations demeurent et les enquêtes qui s’imposent n’ont toujours pas été conduites jusqu’à leur terme.
La guerre déclenchée par le Premier ministre Netanyahou, et qu’il s’ingénie à prolonger par tous les moyens, est aussi un moyen de retarder l’échéance en ce qui concerne les conclusions des enquêtes qui établissent les responsabilités des différentes autorités chargées d’assurer la sécurité des Israéliens.
À l’évidence, il y a eu des négligences coupables, des fautes impardonnables et de l’incompétence notoire au plus haut niveau.
Ce moment de vérité approche, et le dénouement positif attendu des discussions en cours en Égypte, entre Israël et le Hamas — même si c’est par l’intermédiaire des États arabes et des officiels américains — va aussi permettre, avec le retour des derniers otages et la fin du conflit post 7 octobre 2023, de mettre en branle une « reddition des comptes générale », si l’on peut dire, et le bouclage de toutes les investigations pour situer toutes les responsabilités de ce fiasco monumental, qui ne peut être passé par pertes et profits.
La mathématique macabre de la comparaison entre les 1 200 morts lors des attaques du 7 octobre 2023 et les plus de 60 000 morts sous les bombes israéliennes à Gaza, décompte en continu, ne suffira pas à cacher sous le tapis l’énormité de la débâcle israélienne.
Une première leçon de bon sens est de savoir que la sécurité véritable d’Israël et des Palestiniens sera fille d’un accord de paix permettant la création d’un État palestinien libre et démocratique.
Tant que les Palestiniens vivront sous la domination de colons et que leurs droits légitimes seront bafoués, voire niés, la sécurité ne sera jamais au rendez-vous dans la région.
La violence accouche de la violence et l’injustice attise la haine.
Il n’est pas question de célébrer la brutalité, mais d’en comprendre les causes et les ressorts, enracinés dans le réel d’un vécu qui est le vrai terreau de la révolte.
L’Afrique de l’Histoire et ses leçons éternelles de l’Apartheid l’a appris à ses dépens, comme l’ont aussi appris tous les colonialistes à travers le monde.
Les Américains, qui jouent les médiateurs et dont les pères fondateurs des États-Unis se sont battus contre les Anglais pour se libérer de leur joug, comprennent parfaitement cela.
La paix se nourrit de vérité et de justice.
Aujourd’hui est certes un jour de deuil et de tristesse, mais aussi un moment de réflexion…