
Le Premier ministre israélien a pour objectif d’annexer Gaza, purement et simplement, malgré ses dénégations tardives, après avoir rendu public son plan criminel.
L’offensive militaire en cours n’a pas d’autre but : plonger dans l’enfer des bombardements Gaza-Ville et environs pour éliminer physiquement les populations et/ou les pousser à l’exode.
Quid du sort des otages encore détenus par le Hamas et le Jihad islamique ? Netanyahou n’en a cure. Seul l’intéresse son propre sort politique personnel, qui prévaut dans tous ses calculs « stratégiques », pour rester au pouvoir et éviter de faire face à la justice pour des accusations de corruption. Sans oublier la faillite sécuritaire et politique que l’attaque, sans précédent, du Hamas, le 7 octobre 2023, a démontrée, en mettant à nu l’incompétence du gouvernement à protéger sa population.
Conquérir Gaza devient le nouvel axe de manipulation politicienne pour faire croire à ses concitoyens qu’il a enfin découvert la pierre philosophale qui va résoudre tous les problèmes des colonialistes de l’État hébreu.
C’est une nouvelle chimère qui va permettre à Netanyahou de gagner du temps, d’achever la destruction finale de Gaza, qui serait ainsi une nouvelle colonie vidée de ses habitants.
Face au tollé international qu’a déclenché cette entreprise criminelle, rejetée par toute la communauté internationale, Netanyahou a reculé « verbalement », en déclarant qu’il n’allait pas annexer Gaza, mais la « contrôler ».
L’homme, en fait, ne recule devant rien, après avoir piégé certains de ses alliés, dont Trump, dans « leurs propres déclarations publiques », si l’on peut dire, qui l’ont encouragé à passer à l’action pour raser le dernier « réduit » palestinien à Gaza.
Trump, qui avait parlé de la création d’une « Riviera » à Gaza, sur le modèle de la Côte d’Azur, n’est-il pas piégé aujourd’hui ?
Et puis, Netanyahou, plus pervers que jamais, lance son opération militaire à l’avant-veille du sommet Trump/Poutine en Alaska. Volonté de torpiller la campagne de Trump pour conquérir le Prix Nobel de la Paix ou de camoufler des massacres, au moment où le sommet Trump/Poutine monopolise toute la communauté internationale ?
Pendant que les caméras sont tournées vers l’Alaska, une opportunité se présente pour tapisser de bombes Gaza, pour la énième fois depuis bientôt deux ans, sans pouvoir « éradiquer » le Hamas ni libérer les otages.
Un échec patent que Netanyahou cherche, par tous les moyens, à faire oublier. Nul ne peut enterrer l’ombre, précisément cette ombre noire, au tableau des célébrations de Tsahal et des services israéliens.
Ce qui se joue actuellement à Gaza est comme l’acte final, provisoire, d’un génocide dont sont victimes les populations civiles de Gaza, qui ne sont pas responsables de l’attaque du 7 octobre et qui n’ont tué personne. Mais l’action de Netanyahou est vouée à l’échec, comme naguère celle d’Ariel Sharon, qui a occupé Gaza avant d’être forcé de l’évacuer, par réalisme militaire et politique.
Occuper, coloniser, annexer ne sont pas des actions faciles à pérenniser. Depuis que sa furie destructrice s’abat sur les populations palestiniennes, le nombre de pays qui reconnaissent l’État de Palestine ne cesse d’augmenter.
Dans quelques jours, à l’ONU, la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et, peut-être, d’autres vont s’ajouter à la liste, qui va dépasser largement le nombre de 150 États.
Les exactions de Netanyahou, sa folie destructrice et son arrogance font une très mauvaise publicité à Israël et multiplient le nombre de gouvernements qui prennent position contre lui. L’Union européenne devrait mettre en œuvre des sanctions économiques, en plus des suspensions de vente d’armes, comme celle décidée par l’Allemagne.
Netanyahou n’agit pas dans l’intérêt de son pays, qui ne peut pas faire disparaître le peuple palestinien et son combat légitime pour vivre libre dans son État, comme le lui reconnaissent l’ONU et la quasi-totalité de la communauté internationale. Éradiquer le Hamas est mission impossible.
Vivre dans la paix et la sécurité pour Israël rime avec l’avènement d’un État palestinien libre et souverain. Tous ceux qui suivent le Premier ministre israélien dans son action meurtrière ne sont ni réalistes ni lucides.
Le crime et les manipulations ont une durée de vie historique très courte. Les Israéliens, qui ont une longue mémoire historique, le savent.