Assimi Goïta

Un Conseil national de la transition (CNT), dont les membres sont nommés par le général Assimi Goïta, leader du coup d’État de 2020, a « élu » ce dernier président de la République pour un mandat de quatre années, renouvelable.

La boucle du coup de force est ainsi bouclée, dans un pays sous le joug de militaires assoiffés de pouvoir qui ont orchestré un jeu de dupes avec la CEDEAO, en négociant des accords pour conduire une transition « vers la démocratie ».

Maintenant, il est clair que ce quarteron de généraux autoproclamés n’a jamais eu l’intention de rendre le pouvoir aux civils,

et encore moins de rétablir le système démocratique.

Ces putschistes ont déjà arrêté et emprisonné nombre de dignitaires et hommes politiques — dont certains ont péri dans les geôles —, suite à des traitements inhumains.

Aujourd’hui, ils montrent leur vrai visage de dictateurs, en « légalisant » leur coup d’État, après un premier quinquennat qui sera non comptabilisé dans le décompte qui commence avec l’onction ridicule du CNT.

Donc, s’ils s’arrêtent à deux septennats, ils resteront 15 ans au pouvoir.

Si les Maliens, qui en ont vu d’autres, l’acceptent…

Depuis son indépendance, le Mali s’est habitué aux coups d’État militaires, n’ayant savouré que de rares moments de respiration démocratique.

Mais, à chaque fois, c’est le peuple malien qui s’est soulevé pour se libérer, avec courage et une détermination exceptionnelles.

Cela devrait dessiller les yeux des nouveaux putschistes, qui devraient comprendre que leur entreprise est vouée à l’échec.

Faire régner la terreur au Mali n’a jamais permis de museler tout le peuple, et surtout sa composante majoritaire jeune.

Il n’est plus question d’instrumentaliser le sentiment anti-français, gonflé à dessein pour justifier la confiscation des droits démocratiques des citoyens.

Comment justifier une nomination à un mandat présidentiel par un Conseil national de la transition sans aucune légitimité ?

C’est une farce de mauvais goût, une couleuvre que les Maliens vont refuser d’avaler.

Il y a aussi cette sous-traitance de la sécurité nationale aux Russes, qui ne passe pas,

car elle acte l’incapacité des militaires putschistes à défendre leur propre pays.

À quoi servent-ils alors ?

Faire partir les Français pour les remplacer par des Russes ? Tout en restant membre de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), dont la monnaie, le franc CFA, est garanti par le Trésor français ?

Ce pouvoir kaki se noie dans les contradictions, comme ceux du Niger et du Burkina.