Les coïncidences de l’attaque surprise contre l’Iran, à la veille d’une séquence de négociations américano-iranienne à Oman, et à l’avant-veille d’un sommet annoncé à l’ONU, sous l’égide de Paris et de Ryad, avec la présence effective du président Macron et du prince héritier Ben Salmane, qui devrait acter la reconnaissance de l’État palestinien (par plusieurs États européens), ne sont pas fortuites.
Le Premier ministre israélien, Netanyahou, qui n’avait pas intérêt à ce que ces événements diplomatiques majeurs aient lieu, les a torpillés en ouvrant le feu sur l’Iran.
Prétextant que ce pays « était à quelques jours d’avoir les moyens de fabriquer une bombe atomique qui menacerait la survie d’Israël ».
Affirmation fausse, car l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) avait révélé, pour s’en alarmer, que « l’Iran avait atteint un taux d’enrichissement de 60 pour cent de son uranium ».
Et tous les experts conviennent qu’il faut un taux de 80 à 90 pour cent pour fabriquer une bombe.
Netanyahou, qui préparait depuis longtemps une attaque contre Téhéran, a saisi l’occasion pour bombarder et mettre le monde entier face à une nouvelle situation politique particulièrement dangereuse, une nouvelle guerre qui en cache deux autres, au moins : celle de Gaza et celle opposant la Russie et l’Ukraine.
Étant donné les risques majeurs qui pèseraient sur l’économie mondiale si l’Iran était tombé dans le piège, en attaquant les bases américaines dans le Golfe, par exemple.
Pour le moment, le Premier ministre israélien, qui multiplie les manipulations pour essayer de sauver sa peau sur le plan politique (il a passé des jours sombres la semaine dernière au tribunal, où il doit toujours répondre des accusations de corruption portées contre lui, et à la Knesset, où il a survécu à une motion de censure qui aurait pu faire tomber son gouvernement et déclencher l’organisation de nouvelles élections législatives qui auraient abouti à sa défaite).
Si l’on considère les sondages actuels, qui montrent que 60 pour cent des citoyens lui ont tourné le dos.
Parce qu’ils veulent la paix et le retour des otages, toujours détenus à Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Le retour à la paix est une hantise pour Netanyahou, qui ferait alors face à ses responsabilités, en tant que chef du gouvernement qui a été incapable de protéger son peuple lors des attaques dévastatrices du Hamas.
Les enjeux personnels l’emportent pour Netanyahou, qui profite des atermoiements des Occidentaux, comme il a été constaté au sommet du G7, en cours au Canada, où seul le Japon a condamné « l’agression israélienne »
Les autres membres, notamment européens, mettant en exergue « le droit d’Israël de se défendre ».
Comment un agresseur serait-il dans une posture défensive ?
L’idée de « guerre préventive » est un fourre-tout qui permet à un régime belliciste de manipuler l’opinion internationale, avec l’aide des Occidentaux, qui continuent de creuser un fossé avec les États du Sud, par un parti pris flagrant.
Netanyahou joue sur tous ces tableaux et engage son pays dans des guerres sans fin contre le Hamas, les Houthis, les Syriens, le Hezbollah et l’Iran.
Dans ce dernier conflit ouvert, les Israéliens, qui subissent les bombardements iraniens et comptabilisent des dizaines de morts, constatent que leur pays n’a pas les moyens de vaincre l’Iran, encore moins les capacités technologiques pour détruire le programme nucléaire.
La propagande médiatique n’arrive pas à cacher les destructions constatées à Tel-Aviv, notamment.
La preuve est faite que « Dôme de fer » n’est pas une garantie tous risques.
Il s’y ajoute que les destructions spectaculaires imposées à l’Iran, notamment à Téhéran, et les assassinats de leaders de premier plan n’empêchent pas les tirs de drones et missiles balistiques, *made in Iran*, d’être tirés vers le territoire israélien.
Cette réalité devrait dessiller les yeux des patriotes israéliens lucides, qui comprennent que seule la paix peut garantir la sécurité véritable de l’État hébreu.
Pas les guerres tous azimuts, ni même les bombes nucléaires dont dispose Israël.
Dans le contexte actuel, c’est Netanyahou qui est l’obstacle majeur sur le chemin de la paix.