La campagne électorale pour les législatives anticipées du 17 novembre, est sur sa dernière ligne droite.

Les grandes coalitions et inter-coalitions de l’opposition et du pouvoir se trouvent dans la capitale, Dakar pour une raison politique majeure :18 sièges de députés(sur 165) sont en jeu, un nombre sans équivalent dans les autres localités(départements et régions) du Sénégal.

Dakar concentre un quart de l’électorat ,avec 5 départements(Dakar ,Guédiawaye ,Pikine, Keur Massar et Rufisque) et attise toutes les convoitises et tensions.

La violence s’est invitée dans la campagne, dès le début, avec la déclaration irresponsable de Abbas Fall, tête de liste de Pastef ,à Dakar ,qui exhortait les militants à se munir d’armes blanches. Il s’en est suivi l’incendie du siège de Taxawu Sénégal ,de l’opposant Khalifa Sall.

Abbas Fall a ensuite « présenté ses excuses » et n’a fait l’objet d’aucune sanction judiciaire.

Cette impunité a certainement joué, en libérant les adeptes de la violence de tous bords, avec des incidents sanglants dans de multiples localités ,dans le monde rural.

Des caravanes de l’opposition ont été attaquées ,sans que les autorités n’interviennent, mais lorsque Pastef a subi la même chose, Sonko a fait une sortie au vitriol contre les membres de son propre gouvernement(ministres de l’intérieur et de la justice, pour fustiger leur manque de réaction).

Il s’en est suivi des interpellations. ,notamment de membres de la caravane de Barthélémy Dias, maire de Dakar et opposant radical défiant Sonko.

Ce dernier avait déclaré qu’il allait faire campagne dans le fief de Dias, à Dakar ,après avoir demandé à ses militants de reprendre « le gatsa-gatsa :la loi du Talion ».

Il n’a pas fait le déplacement ,hier, et a fini par appeler ses partisans à ne pas « user de la violence ».

Le calme est précaire ,car les violences verbales allument les réseaux sociaux, et l’inquiétude gagne Dakar.

Il est vrai que les enjeux politiques sont majeurs :si Sonko n’obtient pas de majorité, sa carrière politique sera brisée et/ou stoppée net.

Il ne sera plus premier ministre ,car la cohabitation va s’imposer, comme c’est le cas depuis l’avènement du pouvoir pastéfien.

C’est pour quoi ,le président Diomaye Faye a dissous l’Assemblée nationale et convoqué le collège électoral.

Le nouveau pouvoir joue donc très gros face à une opposition requinquée, unie, à travers des coalitions et inter-coalitions qui font très peur à Sonko.

Le leader de Pastef qui avait snobé tous ses alliés pour se lancer ,seul ,dans la conquête des législatives ,est paniqué et a fait appel à tous les « transhumants disponibles »,pour éviter un naufrage électoral synonyme de faillite politique totale.

Que les transhumants soient sa bouée de sauvetage ? Rien n’est moins sûr !

Les transhumants ont rarement capitalisé sur leur trahison que la morale universelle rejette.

Même si politique et morale ne riment pas toujours, il y a une finalité de l’action politique ou autre qui est jugée ,moralement par les populations qui refuseront ,en un temps aussi court, de voter Sonko, après avoir dénoncé ses comportements déplorables et ses projets gorgés de haine.

Sonko ,lui-même est sommé de s’expliquer par ses partisans qui rejettent sa démarche qui consistent à faire appel à des ministres à qui il promet des procès s’il gagne les élections et soit en mesure de mettre sur pied une haute cour de justice.

Va-t-il épargner les ministres transhumants ? Il a dit ,publiquement ,à ses partisans qu’il n’avait « sollicité personne ». Ce qui est absolument faux.

Car, non seulement il a fait contacter des transhumants ;mais il les a reçus.

C’est à la sortie de son audience avec Sonko que Déthié Fall a décidé de quitter la coalition « Sam Sa Kaddu »(respecter sa parole) pour rejoindre Sonko.

Alors qu’il est 5 ème sur la liste dirigée par Barthélémy Dias.

Une manière stupéfiante de se renier ,de fouler au pied SA PROPRE PAROLE.

Depuis,la trahison de Déthié Fall a suscité des vocations.

Cette situation rend beaucoup plus épicée la bataille des législatives qui est aussi un défi sécuritaire pour les autorités qui ont l’obligation de garantir la paix et la liberté des citoyens.

Pour que les populations décident librement dans les urnes.