La campagne électorale pour la présidentielle anticipée du 7 septembre vit ses dernières heures. Le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, l’islamiste Abdelali Hassani Chérif et le socialiste Youcef Aouchiche multiplient les sorties pour convaincre les Algériens d’aller voter pour leurs programmes.
Alors que la réélection du président sortant, Abdelmadjid Tebboune, ne devrait être qu’une formalité, un spectre hante la campagne : celui d’un taux de participation anémique.
La crainte d’une très faible participation des électeurs algériens lors du scrutin du 7 septembre est actuellement omniprésente, tant dans le camp du président Abdelmadjid Tebboune que chez les deux autres candidats, Youcef Aouchiche, du Front des forces socialistes (FFS), et Abdelaali Hassani Cherif, du Mouvement de la société pour la paix (MSP).
Chacun, pour des raisons différentes, redoute la défection des électeurs le jour du vote. Une participation faible, loin d’être un simple indicateur technique, pourrait bien être le révélateur de la profonde crise de confiance qui mine le pays et, au fil des jours, ce risque devient de plus en plus grand.
Selon les observateurs, la campagne électorale, déconnectée des préoccupations quotidiennes, n’est pas parvenu à capter l’intérêt de la plupart des citoyens. Elle s’est déroulée de surcroît dans un climat marqué par une certaine méfiance des autorités envers de potentiels troubles ou protestations.
A noter qu’une réélection du président sortant, surtout avec un taux de participation élevé, donnerait à Abdelmadjid Tebboune une « légitimité » accrue et effacerait le fait qu’en 2019, l’élection s’était déroulée dans un contexte très particulier, marqué par la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika et le contexte de protestation populaire du Hirak réclamant le départ de l’ensemble des figures du régime.
À l’inverse, une faible participation sonnerait comme un désaveu du premier mandat d’Abdelmadjid Tebboune et de sa volonté de réconcilier les Algériens avec les institutions.