Des milliers d’hectares de forêts et de cultures détruits, des centaines d’habitations effondrées, des dizaines de sinistrés sans eau, ni électricité: le bilan matériel est lourd après les incendies qui ont ravagé le Nord-est de l’Algérie et ont fait au moins 34 morts.
« Nous avons besoin d’aide, de toute l’aide possible, nous avons besoin de vêtements, de matelas, de choses comme ça », a déclaré à l’AFP un homme rencontré dans un point de ravitaillement à Bejaïa, à 250 km d’Alger, la zone la plus touchée par les feux que les secours ont mis trois jours à éteindre.
Le ravitaillement et l’aide aux sinistrés commencent à s’organiser, alors que l’eau et l’électricité ont été coupées. Des cellules psychologiques sont mises en place. A Ait Oussalah, près du hameau Toudja, 16 personnes, « soit 10% des habitants », selon des témoins, ont été brûlées vives alors qu’elles tentaient de fuir.
Chaque été, le Nord et l’Est de l’Algérie sont frappés par des feux de forêt ; un phénomène qui s’accentue d’année en année sous l’effet du changement climatique, entraînant sécheresses et canicules.
En août 2022, de gigantesques incendies avaient fait 37 morts dans la région d’El Tarf, dans le Nord-est. L’été 2021 avait été le plus meurtrier depuis des décennies : plus de 90 personnes avaient péri dans le Nord, en particulier en Kabylie.
Selon le ministre algérien de l’Intérieur, Brahim Merad, 140 incendies ont été recensés dans 17 préfectures. Outre les pertes humaines, les feux, surtout concentrés dans le Nord-est, ont « ravagé de grandes surfaces forestières, de broussailles et d’arbres fruitiers », a dit le ministre sans donner de chiffres.
Au moins trois témoins ont déploré auprès de l’AFP des retards dans l’intervention des secours et un manque de moyens. « La population locale a joué un rôle crucial pour éviter l’extension de certains foyers. Nous avons utilisé des seaux en plastique remplis grâce au camion d’un bénévole et nous sommes montés dans la forêt pour lutter contre les flammes », a déclaré un des volontaires, Mohammed Said Omal.