L’émissaire de l’ONU au Soudan, l’Allemand Volker Perthes, a été déclaré persona non grata par le gouvernement soudanais, qui l’accuse d’avoir une responsabilité dans la guerre.
« Le gouvernement de la République du Soudan a notifié au secrétaire général des Nations unies qu’il a déclaré M. Volker Perthes (…) persona non grata à compter d’aujourd’hui », a annoncé jeudi dans un communiqué le ministère soudanais des Affaires étrangères.
Cette décision a été prise « parce que (M. Perthes) a pris position pour certains partis politiques et insisté que la vie politique n’inclut que certains partis et en exclut d’autres », explique une source gouvernementale sous le couvert de l’anonymat, citée par l’AFP.
Le gouvernement « avait demandé aux Nations unies » que M. Perthes « soit remplacé » et face à leur refus, « n’avait pas d’autre choix que de prendre cette décision », assure cette source.
Fin mai, dans une lettre au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait réclamé le limogeage du diplomate, l’accusant d’être responsable de la guerre qui a éclaté le 15 avril entre ses troupes et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.
Volker Perthes avait alors reçu la « confiance absolue » de M. Guterres, ainsi que de plusieurs pays du Conseil de sécurité des Nations unies.
Les combats ont éclaté le jour où les deux généraux rivaux devaient se retrouver pour des négociations visant à intégrer les FSR à l’armée régulière, comme le réclamait l’ONU depuis des semaines. Le diplomate onusien avait admis avoir été « pris par surprise » lorsqu’a éclaté la guerre, qui a fait plus de 1.800 morts, selon l’organisation ACLED, spécialisée dans la collecte d’informations dans les zones de conflit, et deux millions de déplacés et réfugiés selon l’ONU.