Les Libyens font face à « une opportunité historique de surmonter » la crise dans laquelle leur pays est englué depuis 2011, a déclaré mardi l’Emissaire de l’ONU en Libye, espérant toujours la tenue d’élections cette année.
« Une opportunité historique est ouverte pour surmonter cette décennie de crise », a déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité le Sénégalais Abdoulaye Bathily, chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul).
Ces dernières semaines, « il y a une nouvelle dynamique en Libye. Des consultations intenses ont lieu entre les acteurs sécuritaires. Les leaders institutionnels et politiques prennent aussi des mesures pour faire avancer le processus politique », a-t-il noté.
Abdoulaye Bathily a notamment salué la tenue de plusieurs réunions en mars et avril à Tunis, Tripoli, Benghazi et Sebha de représentants militaires des diverses régions du pays qui « se sont engagés à soutenir toutes les étapes des élections, rejeter la violence dans toute la Libye et prendre des mesures pratiques pour le retour dans des conditions sûres des personnes déplacées ».
« Les rencontres entre les unités militaires et les formations sécuritaires de l’Est, de l’Ouest et du Sud représentent une percée. Ces rencontres portent une grande valeur symbolique sur le chemin vers la réconciliation et l’unification du pays », a-t-il ajouté.
Des élections présidentielle et législatives, initialement prévues en décembre 2021, avaient été reportées sine die en raison de divergences persistantes, notamment sur la base juridique des scrutins et la présence de candidats controversés. La Libye traverse une crise politique majeure depuis le soulèvement de 2011 qui a provoqué la chute de Mouammar Kadhafi après 42 années de dictature.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir, l’un installé à Tripoli (Ouest) et reconnu par l’ONU, l’autre soutenu par l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar. M. Bathily avait annoncé en février une nouvelle initiative pour tenter de sortir de l’impasse et a récemment espéré qu’un accord puisse être trouvé “d’ici mi-juin” pour organiser les élections avant fin 2023.