Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahamat Faki, a reçu la diplomate marocaine, Amina Selmane, qui lui a présenté ses lettres de créance en tant que représentante permanente de l’Union du Maghreb arabe (UMA) auprès de l’UA. Une réception qui a fait disjoncter l’Algérie.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a en effet publié dimanche un communiqué où il s’en prend vertement à Mahamat Faki. Le ministère algérien a exprimé son « profond étonnement » face à la décision « désinvolte » et « irréfléchie » du président de la Commission de l’Union africaine, Mahamat Faki, de recevoir les « soi-disant lettres de créances d’une diplomate marocaine se présentant faussement en qualité de Représentante permanente » de l’UMA auprès de l’UA.
Un ton haineux, d’une autre époque, qui montre visiblement une Algérie très remontée. Et pourtant, la diplomate marocaine a bien été désignée par l’UMA pour ce poste. Un communiqué du Secrétariat général de l’Union avait explicitement souligné que « la nomination de cette ex-consule du Maroc à Vérone, en Italie, et directrice des affaires économiques de l’UMA, intervient dans un contexte où les Communautés Economiques Régionales (CER) sont considérées par l’Union Africaine comme ses piliers essentiels dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, notamment en matière de développement économique et d’intégration ».
Et l’audience accordée à Mme Salmane par Moussa Faki, ainsi que l’acceptation de recevoir ses lettres de créances en sa qualité de représentante de l’UMA s’est faite dans les règles de l’art et consacre la légalité de son statut et de sa désignation à ce poste, rapporte le site marocain Hespress.
« Ce comportement irresponsable est d’autant plus inadmissible qu’il intervient après des démarches pressantes des autorités algériennes auprès de la Commission de l’Union africaine, afin de considérer sans objet cette prétendue nomination », a encore dénoncé Alger.
Le Secrétaire général de l’UMA n’y a pas échappé non plus, et s’est vu accuser d’imposture. « Cette nomination ne relève aucunement des prérogatives du Secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe, dont l’ultime mandat a définitivement pris fin le 1er août 2022, sans possibilité de prorogation, mais qui par cette énième imposture sert l’agenda tracé par son pays de résidence », assène le ministère algérien des AE.
Le communiqué du ministère algérien des AE « n’est en fait qu’un baroud d’honneur », souligne Hespress. Car intervenant au terme d’une série de manœuvres de la diplomatie algérienne visant à torpiller la nomination d’Amina Salmane à ce poste, mais qui se sont soldées par un cuisant échec.