Le candidat arrivé troisième à l’élection présidentielle au Nigeria, Peter Obi, a officiellement introduit un recours juridique contre la victoire de Bola Tinubu, représentant du parti au pouvoir, a annoncé hier mardi son parti.
Ce recours ne représente probablement qu’un volet d’une longue bataille juridique sur les résultats de l’élection présidentielle du 25 février dans le pays le plus peuplé d’Afrique, selon l’AFP.
Peter Obi, candidat du Parti travailliste (LP), a créé la surprise en arrivant, avec 25 % des voix, derrière Bola Tinubu du parti présidentiel APC (Congrès des progressistes) et Atiku Abubakar, candidat du Parti démocratique du peuple (PDP), crédités respectivement de près de 37 et 29 % des suffrages.
Dans son recours devant une cour d’appel d’Abuja, la capitale fédérale, il affirme que la Commission électorale (Inec) a violé la loi électorale. Peter Obi fait notamment valoir que Bola Tinubu aurait dû être déclaré inéligible en raison d’une malversation liée au trafic de drogue portant sur quelque 500.000 dollars dans un de ses comptes bancaires aux Etats-Unis dans les années 1990.
Tinubu, régulièrement visé par des accusations de corruption, les a toujours niées et n’a fait l’objet d’aucune condamnation. « L’élection est invalide en raison de pratiques de corruption et de non-respect des clauses de la loi électorale », selon le texte du recours.
Le requérant affirme qu’il a remporté le plus grand nombre de suffrages exprimés et aurait donc dû « être proclamé vainqueur de l’élection présidentielle ». Au lendemain de la publication des résultats le 1er mars, Obi et Abubakar les avaient contestés, le premier annonçant un recours en justice et le second dénonçant un « viol de la démocratie ».
Le délai pour contester les résultats électoraux en justice est de 21 jours. Les analystes prévoient que ces recours arrivent jusqu’à la Cour suprême, comme lors de la précédente élection présidentielle, en 2019.
Le scrutin du 25 février a été marqué par de graves défaillances techniques et de nombreux retards dans la transmission électronique des résultats, provoquant l’ire d’une partie des électeurs. Le président sortant Muhammadu Buhari passe la main à son successeur en mai après deux mandats marqués par l’explosion de la pauvreté et de l’insécurité.