Le dialogue inclusif inter-guinéen qui avait démarré le 25 novembre à la demande du chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya, a pris fin mardi 20 décembre et les conclusions ont été rendues publiques le lendemain lors d’une cérémonie organisée au palais présidentiel. Trente-cinq résolutions sont sorties de ces assises boycottées par les principaux partis politiques guinéens, dont l’âge maximum pour la candidature à l’élection présidentielle, fixé à 75 ans désormais.
Plusieurs responsables du gouvernement guinéen, des hauts cadres politiques, administratifs et militaires ont pris part à la cérémonie qui s’est déroulée au palais présidentiel, le mercredi 21 décembre pour la publication des résolutions du dialogue inter-guinéen, entamé depuis plus d’un mois.
Les facilitatrices de ce dialogue ont ainsi remis au président de la transition guinéenne un document contenant 35 résolutions. C’est leur porte-parole Makalé Traoré, anicienne ministre de la Fonction publique et directrice de campagne d’Alpha Condé en 2010, qui a exposé les principales recommandations nées de ces assises.
« Exiger que les présidents des institutions, membres du gouvernement, les directeurs des régies financières et les sociétés publiques déclarent leurs biens avant et après leurs fonctions. Prévoir les candidatures indépendantes aux élections locales exclusivement », figurent parmi les principales résolutions listées par Makalé Traoré.
Sur la question des candidatures à l’élection présidentielle, très attendue par le landerneau politique guinéen, elle a déclaré qu’il s’agit désormais de « Fixer l’âge limite à 35 ans minimum et à 75 ans maximum pour les candidatures à l’élection présidentielle. Mais, les résolutions ajoutent que pour les prochaines élections, les personnes ayant 75 ans révolus au 31 décembre 2024 sont autorisés à être candidat ».
Pour rappel, cette question de la limitation de l’âge pour la candidature à la présidence guinéenne a été l’un des premiers sujets de friction entre le chef de la junte, Mamady Doumbouya et Cellou Dalein Diallo, le principal opposant à l’ancien président Alpha Condé.
Lors d’une assemblée générale de son parti UFDG, l’opposant politique avait mis en garde Mamady Doumbouya qu’il soupçonnait de vouloir écarter les « vieux » de l’élection présidentielle, en limitant l’âge des candidats ou en visant les anciens Premiers ministres.
« En France, les Français ont élu Emmanuel Macron à 39 ans. Ils n’ont pas pris une loi pour exclure les vieux. C’est par le jeu démocratique que le jeune a été élu. Aux Etats-Unis d’Amérique, les Américains ont élu Biden à 77 ans. Ils n’ont pas pris une loi pour exclure les jeunes », avait-il dit.
« Des gens ne peuvent pas s’asseoir à Conakry pour dire que c’est eux qui connaissent la volonté du peuple, il ne veut plus des anciens. On n’acceptera pas », avait encore martelé Cellou Dalein Diallo.
Depuis, l’ancien Premier ministre est dans le viseur de la junte au pouvoir qui a ouvert une information judiciaire contre lui pour détournement et corruption, notamment dans le dossier de la liquidation de la compagnie Air Guinée.
Cellou Dalein Diallo, dont la maison située à la cité ministérielle de Conakry a été saisie et détruite par les nouvelles autorités, vit en exil à Dakar depuis lors.