Avec une inflation historique de plus de 50%, l’effondrement du cours de la monnaie locale de 50%, des prix à la pompe qui ont doublé et une dette dont le remboursement avale la moitié des revenus de l’Etat, le Ghana est aux prises avec une grave crise économique.
Le gouvernement a signé mardi un accord de renflouement de 3 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI) dans le but de consolider ses finances publiques, mais la stabilité économique est encore loin.
« Il serait préférable pour nous de fermer l’usine », a déclaré son directeur Daniel Tekyi, cité par l’AFP. « Nous ne savons vraiment pas quand cette crise va se terminer ».
Il y a quelques années encore, le Ghana faisait figure de modèle de stabilité économique et politique dans une région ouest-africaine en proie aux coups d’Etat et violences de groupes djihadistes. Mais à l’instar d’une grande partie du continent, le pays a eu du mal à se relever du ralentissement provoqué par la pandémie mondiale, avant d’être brusquement touché par les retombées économiques de la guerre en Ukraine.
C’est pour éviter un défaut de paiement que le président Nana Akufo-Addo s’est tourné vers le FMI, lui qui avait autrefois promis un « Ghana sans aide ». Il faut dire qu’à mesure que le pays s’enfonce dans la crise, les investisseurs se détournent de lui.
Les mesures prises par le gouvernement pour augmenter ses recettes, face à une dette qui explose, n’ont pas suffi. Ni l’augmentation de la TVA de 2,5%, ni le gel des embauches dans la fonction publique.
Pour le ministre des finances, Kenneth Ofori-Atta, l’accord de renflouement avec le FMI, l’échange de dette et un ensemble de réformes rétabliront la confiance des investisseurs et doivent remettre l’économie sur les rails après de « graves moments ». Mais nombre de Ghanéens craignent qu’avec cet accord le gouvernement ne soit forcé d’imposer de nouvelles mesures d’austérité qui accableraient un peu plus la population.
La prochaine élection présidentielle aura lieu dans deux ans. Le président Akufo-Addo devant se retirer après deux mandats, le parti au pouvoir, le NPP, se prépare à des primaires prévues en 2023.