Le 62ème sommet des chefs d’État de la Cédéao a pris fin, hier dimanche, à Abuja, au Nigeria. Parmi les mesures fortes prises lors de ce conclave, la demande faite au Mali de libérer les 46 militaires ivoiriens détenus dans ce pays avant le 1er janvier 2023. La création d’une force régionale pour lutter contre les coups d’Etat dans la sous-région, a été également actée. Les transitions au Mali, au Burkina et en Guinée ont également occupé les discussions.
C’est dans une salle de la Présidence nigériane, que les chefs d’État de la Cédéao ou leurs représentants se sont réunis pour un huis clos intégral. Ils ont ainsi opté pour la fermeté à l’endroit du Mali à qui il a été demandé de libérer les 46 soldats ivoiriens, détenus depuis quatre mois, avant le 1er janvier 2023, sous peine de sanctions. Le Médiateur dans ce dossier, le président togolais Faure Gnassingbé, devrait se rendre à Bamako prochainement pour s’entretenir, dans ce sens, avec la junte malienne.
Pourtant, le mois dernier, l’invitation du ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, à Bamako, donnait espoir que ce différend allait être définitivement réglé. Mais la visite avait été reportée. Les autorités ivoiriennes qui jugent inacceptables les conditions posées par le Mali, ont indiqué qu’une visite officielle du président de la transition malienne, Assimi Goïta, pourrait avoir lieu après la libération des militaires.
Selon certaines sources, l’instruction de la première instance des 46 militaires a été bouclée et le dossier transmis au parquet général depuis le 25 novembre. Mais Bamako voudrait que les deux parties prennent des engagements, avant de libérer les détenus.
Quoi qu’il en soit, en sommant les autorités maliennes de libérer les 46 soldats ivoiriens, la Cédéao a montré sa détermination à régler définitivement cette affaire au plus vite.
Le projet de création d’une force régionale adopté
Les transitions au Mali, en Guinée et au Burkina ont été également abordées lors de ce sommet. Si la Cédéao a accepté une transition de 24 mois en Guinée, elle a toutefois, demandé aux autorités guinéennes d’organiser un dialogue inclusif. Une rencontre qui pourrait se tenir dans une autre capitale de la sous-région si Conakry ne peut l’organiser.
Concernant le Burkina Faso, la Cédéao s’est inquiétée de la situation sécuritaire et humanitaire du pays et a affiché sa volonté d’aider le pays. D’ailleurs, elle a validé le rapport du Médiateur Issoufou Mahamadou, qui a demandé plus de solidarité envers le Burkina. Les chefs d’Etat ont dit également suivre de près la transition malienne, même si Bamako a fait des progrès dans ce sens.
Autre décision importante prise à Abuja, l’adoption du projet de création d’une force régionale d’intervention de la Cédéao contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels dans la sous-région. Et pour que cette force soit efficace dans son fonctionnement, la Cédéao a décidé de la financer avec ses propres moyens et de ne plus dépendre des financements volontaires qui n’arrivent jamais.