C’est l’indignation totale au Sénégal après les scènes de chaos relayées sur les réseaux sociaux et les différentes chaines de télévisions, hier jeudi. Une députée de la majorité, Amy Ndiaye, a été giflée par un de ses collègues de l’opposition lors du vote du budget du ministère de la Justice. L’élue de la coalition au pouvoir a également reçu un violent coup de pied au ventre, d’un autre député du même parti que celui qui a giflé. C’est ainsi que le chaos s’était installé dans l’hémicycle, provocant la suspension de la séance.
Les images étaient diffusées en boucle sur les télévisions et les réseaux sociaux, hier jeudi et ont choqué les Sénégalais. En pleine session, Massata Samb du parti PUR, un député membre de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi, a interrompu son temps de parole pour se diriger vers une de ses collègues de la coalition présidentielle, Amy Ndiaye, pour lui asséner une violente gifle.
Le chaos s’installe aussitôt dans l’Assemblée, les députés des deux camps s’opposent, les insultes fusent de partout. Amy Ndiaye tente de répliquer, en lançant une chaise à Massata Samb. Un autre député de l’opposition, Mamadou Niang du même parti PUR, lui donne alors un très violent coup de pied au ventre. L’indignation est totale, surtout que certains de ses collègues affirment qu’Amy Ndiaye est état de grossesse.
A la reprise de la session, la députée fait un malaise et est évacuée de l’hémicycle, portée par ses camarades.
Dimanche dernier, une altercation avait déjà eu lieu à l’Assemblée lorsque Amy Ndiaye avait tenu des propos qui avaient été jugés irrespectueux contre le chef religieux Serigne Moustapha Sy, membre de l’opposition. Elle l’avait notamment accusé, en langue wolof, de ne pas tenir sa parole. La coalition de l’opposition Yewwi Askan, avait alors parlé de provocation et exigé les excuses publiques de la députée. Ce que Amy Ndiaye avait catégoriquement refusé de faire.
Les femmes du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yaakaar ont fermement condamné des «actes odieux » contre leur collègue « en état de grossesse », soulignant que cela a eu lieu en pleine campagne des seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, soutenue par l’ONU.
Jamais dans l’histoire du Sénégal, l’Assemblée nationale du Sénégal n’avait autant été le théâtre de comportements aussi indignes et affligeants de la part des représentants du peuple. Depuis le début de la 14ème législature, la tension et la violence se sont installées dans l’hémicycle, coïncidant avec une présence plus marquée de députés de l’opposition, qui pour la première fois a obtenu 80 députés contre 82 pour la majorité.