Le président en exercice de la Cédéao, le chef de l’Etat bissau-guinéen Umaru Cissoco Embalo a annoncé, hier mercredi 26 octobre, à Kiev, le souhait de l’Afrique d’être facilitatrice entre la Russie et l’Ukraine pour un éventuel rapprochement entre les deux pays en guerre depuis février dernier.
Le président bissau-guinéen est arrivé mardi 25 octobre en Ukraine, en provenance de Moscou où il s’était entretenu, la veille, pendant près de deux heures avec le président Vladimir Poutine.
En Ukraine, Umaru Cissoco Embalo a visité plusieurs sites bombardés avant de s’entretenir, à nouveau, avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Après leur tête-à-tête, Il a exprimé toute son émotion après avoir vu les nombreuses destructions et les fosses communes.
Mais le président de la Cédéao a dit qu’il ne souhaitait pas choisir entre la Russie et l’Ukraine. Il a dit plutôt sa volonté de se poser en médiateur, au nom de la Cédéao et de toute l’Afrique, entre ces « deux pays frères ». « Je porte la voix de tout le continent africain préoccupé par la paix et la stabilité dans votre région », a-t-il, en effet, déclaré lors d’une conférence de presse commune.
- Embalo a souligné que sa conversation, la veille, avec le président russe, avait été longue, parce que, a-t-il affirmé, Vladimir Poutine souhaiterait un dialogue direct entre la Russie et l’Ukraine.
« L’Afrique veut rapprocher ces deux pays frères. Ce ne sont pas juste les engrais et les céréales dont l’Afrique a besoin », a-t-il précisé, ajoutant, toutefois, que le continent demandera à Vladimir Poutine de libérer les 190 bateaux sous inspection en haute mer. Volodymyr Zelensky a, pour sa part, remercié les États africains qui ont condamné les annexions russes lors de l’Assemblée générale des Nations unies, au début du mois.
Pour rappel, les président Zelensky et Embalo s’étaient déjà parlé en août dernier, en visioconférence et le président ukrainien avait dit son souhait de rencontrer son homologue bissau-guinéen. Par ailleurs, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a effectué une visite à Dakar et à Abidjan en début octobre.
Il y a près de quinze de jours, lors d’un nouveau vote à l’ONU, une vingtaine de pays africains se sont abstenus. Lundi à Moscou, devant Vladimir Poutine, Umaru Cissoco Embalo avait souligné la priorité pour l’Afrique de chercher la paix entre Moscou et Kiev, en demandant au président russe d’y œuvrer lui-même.