Les autorités du Mali ont convoqué Oumar Mariko, une figure de l’opposition, après avoir critiqué la junte au pouvoir et suggérer que l’armée était en train d’ « assassiner des gens ».

Oumar Mariko a reçu une convocation pour se présenter à la gendarmerie hier mardi matin, selon un membre de la famille de l’homme politique et un responsable de la sécurité, cités par l’AFP.

Le parti de Mariko, le SADI (gauche), a par ailleurs affirmé dans un communiqué que des hommes armés étaient allés à son domicile dimanche et, ne l’y ayant pas trouvé, « ils ont encerclé son domicile et attendent son arrivée pour procéder à son enlèvement ».

La formation politique a dénoncé « les intimidations et les menaces du pouvoir » et a assuré prendre « l’opinion nationale et internationale à témoins sur les dérives autocratiques du régime de la transition ».

Lors d’une réunion publique, Oumar Mariko a laissé entendre que l’armée était venue « assassiner des gens » à Moura, dans le centre du pays.

Selon une vidéo d’un extrait de ce discours, Oumar Mariko a listé plusieurs tueries récentes au Mali et les a jugées « inacceptables », y compris celle survenue la semaine dernière à Moura. « Lorsqu’un peuple ne se sent pas libre chez soi, quand un peuple ne se sent pas maître de son destin, une révolution est à faire », a encore lancé Mariko.

L’armée malienne a annoncé vendredi avoir tué « 203 combattants » de « groupes armés terroristes » lors d’une opération dans une zone sahélienne menée du 23 au 31 mars. Cette annonce a été suivie d’une vague de condamnations, de la France aux Etats-Unis en passant par les Nations unies, sur de possibles « exactions » de soldats maliens et de mercenaires russes.