Le duel des deux anciens premiers ministres au deuxième tour de la présidentielle centrafricaine a tourné à l’avantage de Faustin-Archange Touadéra.
Victoire surprise contre les pronostics
Avec 62,71 % des voix Faustin Touadéra signe une victoire nette et sans bavure. Ce résultat est tout de même une surprise car au premier tour son rival Anicet-Georges Dologuélé était arrivé en tête avec plus de 23 % des voix alors que Touadéra n’avait obtenu qu’un peu plus de 19 % des suffrages.
Le tour de force du vainqueur est d’autant plus remarquable que son adversaire avait réussi à négocier le soutien du puissant parti de l’ex-président François Bozizé, lui-même interdit de se présenter à l’élection.
Cette alliance sur le papier semblait donner un avantage décisif à Dologuélé.
Les raisons d’une victoire
Faustin Touadéra qui a été le dernier premier ministre de François Bozizé a certainement mordu dans l’électorat traditionnel de l’ancien président. Il y avait des alliés de poids.
Il y a aussi et surtout la compétence et les actes posés par le tout nouveau président qui en tant que premier ministre avait réussi à régler la question des salaires des fonctionnaires et fait conclure de nombreux accords de paix entre diverses rebellions et le gouvernement.
Le nouveau président centrafricain est un homme brillant, professeur de mathématiques pures diplômé des universités de Yaoundé au Cameroun et de Lille 1 en France. C’est un patriote engagé dans la lutte pour sortir la Cetrafrique de sa situation désastreuse. Ce n’est pas par hasard qu’il a été surnommé le candidat du peuple.
Un rassembleur face aux questions centrafricaines
Faustin Touadéra est désormais à la tête d’un pays très fragile où les questions de sécurité, de pauvreté et de terrorisme se conjuguent pour semer chaos et désolation. Habitué à résoudre des équations complexes, Touadéra le mathématicien, l’homme de dialogue, va devoir agir en rassembleur et obtenir très rapidement une aide substantielle de la communauté internationale pour faire face aux urgences sociales.
Le combat contre la pauvreté et pour la réconciliation nationale est le défi prioritaire à relever.
En route pour demain
La reconnaissance immédiate de sa défaite par Anicet-Georges Dologuélé est un acte à saluer qui pourrait renforcer l’institution présidentielle centrafricaine.
Une fois installé, il appartiendra au nouveau président de prendre des initiatives courageuses pour relancer le dialogue national. La paix sociale et civile l’exige.