L’ex-instituteur, Pedro Castillo a été investi président de la république du Pérou ,en présence du roi d’Espagne, Felipe, de l’ex -président bolivien ,Evo Morales ,entre autres personnalités étrangères de premier plan.
Il a tenu à préciser, dans son discours d’investiture, qu’il n’était ni « chaviste ,ni communiste » et qu’il n’allait pas exproprier.
C’est un bon début pour calmer les investisseurs et rassurer la communauté internationale, même si la présence d’Evo Morales suscite des interrogations.
Son exemple ,en tant que président de la Bolivie ,n’est pas à suivre car ,il n’a pas apporté la réussite économique espérée, encore moins ,mener une lutte efficace contre la pauvreté et les inégalités.
Castillo sait donc quel chemin il ne peut pas prendre : ni celui de Chavez ,au Vénézuela, ni celui des frères Castro à Cuba, ces deux régimes ayant échoué de renforcer l’expérience démocratique, de sortir l’immense majorité de la population de la misère et de créer les conditions d’une émancipation économique et sociale décisive et durable.
Mais quel autre type de régime sud-américain y est arrivé ?
Hélas ,jusqu’ici, aucun !
Ce n’est pas une raison pour baisser les bras ; car Castillo a été élu par une majorité ,où sont fortement représentées les couches populaires les plus déshéritées du pays.
Il a une obligation de résultats et il doit agir vite, dans un Etat peuplé de 33 millions d’âmes, durement impactées par la Covid qui y a fauché plus de 190 000 personnes.
Les discours de campagne du président maintenant au pouvoir ,ne sont pas rassurants dans la mesure où ,rien de « solide » comme programme économique et politique n’en sort.
Manifestement Castillo n’est pas à la hauteur dans ce domaine.
Pourra-t-il rassembler une équipe gouvernementale d’hommes et de femmes compétents, incorruptibles pour opérer un changement salutaire ?
L’avenir le dira ; mais son ambition affichée de « débarrasser le Pérou de la corruption » est impossible à réaliser.
Pour la bonne et simple raison que ce n’est pas dans l’ordre du possible chez les Humains.
Dès lors ce type de rhétorique décrédibilise et interroge sur la personnalité du nouveau chef de l’Etat.
La seule position du « ni-ni » n’est pas tenable comme programme de gouvernement, pour un président qui ,par ailleurs ,n’a pas de majorité parlementaire .
Mais, d’une certaine façon, c’est une chance pour Castillo qui va devoir faire des compromis pour travailler efficacement.
Il ne peut pas imposer des politiques gauchistes qui ont échoué partout ,même si le libéralisme péruvien ,qui a fini par accoucher d’une révolution populaire ,n’a pas un succès éclatant.
Le « ni-ni » pourrait favoriser une action concertée ,pour garantir des équilibres dont l’objectif est de réduire la pauvreté et les inégalités ,sans faire fuir les capitalistes.
Le défi est énorme et exige pour être relevé, un savoir-faire politique pointu.
Castillo a réussi à monter au sommet ; il doit prouver qu’il peut y rester durablement, dans un pays à la croisée des chemins.