Dans une démarche digne des pires états policiers, l’Algérie a fait le choix de couper, à nouveau, internet pendant les cinq jours des épreuves du bac. Selon les autorités du pays nord-africain, l’objectif était d’empêcher les jeunes de tricher, mais à quel prix ? En effet, la facture a été très salée. Rien que quelque 500 millions de dollars de pertes pour l’économie du pays. Citée par les médias du pays, l’ONG « NetBlocks Cost of Shutdown Tool » (COST), a affirmé que « les 5 jours d’interruption et de fortes perturbations d’Internet lors des récentes épreuves du baccalauréat ont provoqué 509 millions de dollars de pertes à l’économie algérienne.
Considérée comme l’une des sources d’informations les plus fiables sur le trafic internet et son impact économique sur les pays du monde entier, la très influente Organisation non gouvernementale fondée en 2017, qui surveille la cyber-sécurité et la gouvernance d’Internet en suivant la liberté d’accès à Internet, estime l’impact économique d’une interruption d’Internet, d’une panne de données mobiles ou d’une restriction d’application à l’aide d’indicateurs de la Banque mondiale, de l’Union internationale des télécommunications (UIT), d’Eurostat et du recensement américain.
Sa lecture de la situation confirme par ailleurs les craintes des acteurs économiques et des experts algériens. « Ces coupures temporaires d’internet, décidées par le gouvernement algérien durant les épreuves du baccalauréat, ont porté un sérieux coup aux entreprises de divers secteurs, dont le manque à gagner s’élève à plusieurs centaines de millions de dollars », se sont alarmés de leur côté des experts cités par les mêmes médias. Certaines entreprises économiques se sont plaintes, à leur tour, du recours systématique à ces pratiques dont l’impact est considérable sur leurs activités. Selon ces experts, des centaines de millions de dollars sont perdus chaque année durant les jours d’examen du bac.