C’est une histoire digne des films d’humour ratés qui est celle du politicien algérien Messaoud Benagoun. Nommé ministre du Tourisme et de l’Artisanat dans le gouvernement sortant d’Abdelmejid Tebboun, Benagoun avait été limogé trois jours seulement après sa prise de fonction. Son nom a refait surface aujourd’hui avec sa nomination dans un nouveau poste ministériel. Une nomination qui n’a pas duré plus qu’une heure car l’agence de presse officielle d’Alger a vite supprimé son nom de la liste en attribuant cette publication à une erreur de l’un de ses journalistes.
Nommé en vrai ou pas, Benagoun est devenu le synonyme de l’amateurisme régnant sur le champ politique algérien. En effet, les gouverneurs d’Alger n’avaient donné aucune explication au limogeage de Benagoun en mai dernier. La presse avait, de son coté, critiqué sa totale inexpérience politique. L’une des télévisions l’avait accusé d’avoir falsifié son diplôme universitaire et avait affirmé que son casier judiciaire avait été maquillé pour cacher plusieurs condamnations, afin qu’il puisse être candidat aux législatives.
Selon plusieurs observateurs, ce cafouillage n’est que le reflet de la gestion désastreuse du champ politique. En effet, les algériens doutent de la capacité du président Bouteflika, victime d’un AVC en 2013 et en fauteuil roulant depuis, à gérer le pays. De son côté, le président qui n’a plus adressé de discours à la nation depuis plusieurs mois compte se représenter à sa propre succession alors qu’il n’a même pas prononcé de discours lors de la campagne présidentielle précédente.