Quelque 41 millions de personnes dans le monde courent un risque imminent de famine, a averti mardi le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), affirmant que la flambée des prix des aliments de base aggravait les pressions existantes sur la sécurité alimentaire.
Un autre demi-million de personnes connait déjà des conditions proches de la famine, a déclaré le directeur exécutif du PAM, David Beasley.
« Nous avons maintenant quatre pays où des conditions semblables à la famine sont présentes. Pendant ce temps, 41 millions de personnes frappent littéralement à la porte de la famine », a-t-il déclaré.
Le PAM, qui est entièrement financé par des dons volontaires, a déclaré qu’il devait lever immédiatement 6 milliards de dollars pour atteindre les personnes à risque, dans 43 pays.
« Nous avons besoin de financement et nous en avons besoin maintenant », a déclaré Beasley.
Après avoir diminué pendant plusieurs décennies, la faim dans le monde est en augmentation depuis 2016, sous l’effet des conflits et du changement climatique.
En 2019, 27 millions de personnes étaient au bord de la famine, selon le PAM, mais depuis 2020, la pandémie de COVID-19 s’est ajoutée au mélange.
Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont augmenté en mai pour atteindre leurs plus hauts niveaux en une décennie, selon les chiffres de l’ONU, avec des produits de base comme les céréales, les graines oléagineuses, les produits laitiers, la viande et le sucre en hausse combinée de 40 % par rapport aux niveaux de l’année précédente.
La dépréciation de la monnaie dans des pays comme le Liban, le Nigeria, le Soudan, le Venezuela et le Zimbabwe s’ajoute à ces pressions et fait grimper les prix encore plus, alimentant l’insécurité alimentaire.
Des conditions proches de la famine sont présentes cette année en Éthiopie, à Madagascar, au Soudan du Sud et au Yémen, ainsi que dans des poches du Nigeria et du Burkina Faso.
Mais Beasley a mis en garde contre le « débat sur les chiffres à mort » comme cela s’est produit en Somalie en 2011 lorsque 130 000 personnes – la moitié du bilan éventuel de la famine – étaient déjà mortes au moment où la famine a été déclarée.
Le PAM, qui a reçu le prix Nobel de la Paix l’année dernière, affirme qu’environ 9 pour cent de la population mondiale, soit près de 690 millions de personnes, se couchent le ventre vide chaque nuit.