Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres (71 ans), vient d’annoncer être candidat à un second mandat à la tête de l’Organisation, qu’il s’est efforcé de préserver depuis 2017 des « coups de boutoir » des Etats-Unis, son principal actionnaire.
L’ancien Premier ministre portugais, Antonio Guterres, a affirmé à la présidence de l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité qu’il était « disponible pour un second mandat comme secrétaire général des Nations unies », a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Son mandat actuel s’achève fin décembre 2021. Il revient maintenant à l’Assemblée générale de l’ONU de confirmer formellement dans l’année sa prolongation pour un nouveau et dernier mandat de cinq ans allant de 2022 à 2026.
A ce stade, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Royaume-Uni), prévenus dès vendredi lors d’un déjeuner et dont le feu vert est crucial pour un nouveau mandat, le soutiennent, selon l’AFP qui cite des diplomates.
Un bilan mi-figue mi-raisin
Avec un solide parcours onusien comme Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (2005-2015), Antonio Guterres, adepte de la diplomatie des coulisses, ne présente cependant pas comme secrétaire général de bilan fructueux dans la résolution des conflits depuis son entrée en fonctions en 2017.
Il n’a pu empêcher un génocide en Birmanie, la Syrie et le Yémen sont toujours déchirées par la guerre, et le chef de l’ONU a été humilié lors d’une visite en avril 2019 en Libye qui avait coïncidé alors avec le début d’une offensive militaire contre le gouvernement reconnu par l’ONU.
Loué par nombre d’Etats, son image pâtit de critiques de diplomates et d’ONG qui le trouvent trop frileux sur la défense des droits humains. Lui s’en défend, assurant aborder le sujet lors de réunions internationales davantage que certains dirigeants dits démocrates.
A la mi-2019, il a opéré un tournant dans ses priorités en se voulant à la pointe du combat contre le réchauffement climatique. « Je ne prétends pas régenter le monde » mais « mon objectif principal est de faire le plus de bruit possible » contre les dérives climatiques, explique alors le SG de l’ONU.