Les candidats Akufo-Addo et Mahama s’affrontent pour le fauteuil présidentiel ghanéen une troisième et dernière fois. Avec chacun une victoire : Mahama en 2012 et Akufo-Addo en 2016, ce troisième round est une « belle » qui va couronner l’un ou l’autre des adversaires. Et, à 76 ans, Akuffo-Addo qui cherche à rempiler avec un deuxième mandat engage aussi, logiquement, son dernier combat électoral. A moins qu’il ne veuille porter à nouveau le maillot, à l’âge de 80 ans.
La journée de vote qui vient de se dérouler s’est bien passée, avec cependant un incident grave qui a été signalé. Des assaillants, à bord d’une voiture, qui ont ouvert le feu sur des partisans de Mahama et qui ont blessé quatre personnes. Pourtant les deux candidats avaient signé un « pacte de paix » pour prévenir tout dérapage.
Malgré cet épisode sanglant, les opérations de vote ont été globalement pacifiques . 17 millions d’électeurs étaient conviés aux urnes pour choisir le président de la république et les 275 députés du pays. Plusieurs médias occidentaux ont vanté les mérites de la démocratie ghanéenne qui a enregistré trois alternances démocratiques depuis 1992. C’est louable, mais cela n’efface pas les coups d’Etat qui ont fait couler beaucoup de sang et les régimes militaires qui en ont fait autant.
L’histoire politique du Ghana ne plaide pas pour ce titre de « champion de la démocratie » en Afrique de l’Ouest. Deux pays pourraient se le disputer, à savoir le Cap-Vert et le Sénégal, où aucun coup d’Etat militaire n’a jamais eu lieu. Et, où les alternances politiques ont toujours été pacifiques et démocratiques. Au Sénégal, lorsque Wade a obtenu le droit de se présenter, pour un troisième mandat (sur décision du conseil constitutionnel), il a candidaté, s’est qualifié au second tour et a été battu. Démocratiquement !
L’enracinement de la démocratie au Ghana est récent. Il faut s’en féliciter, cependant. Quant à la troisième confrontation entre Akufo-Addo et Mahamat ,elle devrait être très disputée. Au moment où ces lignes sont écrites, les bureaux de vote sont fermés (sauf là où une grande affluence a imposé de retarder la fermeture) et le dépouillement a commencé. Le taux de participation devrait dépasser 60%, selon de nombreux observateurs.