Un Américain a été enlevé dans la nuit de lundi à mardi par des « hommes armés » dans le sud du Niger, à Massalata, village situé près de Birni Nkonni, à quelques kilomètres à peine de la frontière avec le Nigeria. Une zone où prospèrent bandits et contrebandiers.
« Dans la nuit, six hommes, peut-être des Peuls, sont venus à pied. Ils ont enlevé mon fils Philip Walton. Ils cherchaient de l’argent dans la maison mais il n’y en avait pas assez. Il n’y avait que 20.000 francs CFA (30 euros). Suite à cela, ils sont partis avec lui », a affirmé son père, Bruce Walton, à la radio locale Niyya de Birni Nkonni.
« Les six hommes étaient armés », a souligné Walton, qui a précisé qu’ils s’exprimaient en haoussa avec des bribes d’anglais. Philip Walton était installé à Massalata avec sa femme et un enfant depuis deux ans, selon son père qui habite Birni Nkonni et vit au Niger depuis près de 30 ans. Son père, Bruce, est décrit comme un « missionnaire » par les autorités locales.
Les Américains disposent de deux bases de drones à Agadez et Dirkou, au nord du Niger, selon l’AFP. Leurs appareils survolent le Sahel en permanence et sont un soutien important à la force française antiterroriste « Barkhane ».
En 2017, quatre soldats américains des Forces spéciales et cinq militaires nigériens avaient été tués dans une embuscade à Tongo Tongo, près du Mali, dans le sud-ouest du Niger. Cette attaque avait été revendiquée par l’Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS) alors qu’officiellement les USA ne disposaient pas de troupes en opération au sol.
Le Sahel est régulièrement le théâtre d’enlèvements d’Occidentaux par des groupes terroristes. Début octobre au Mali, la Française Sophie Pétronin et deux otages italiens ont été libérés, mais plusieurs restent détenus au Sahel. Parmi eux, l’humanitaire américain Jeffery Woodke enlevé au Niger en octobre 2016 à Abalak, à environ 200 km au nord de Birni Nkonni.
Toutefois la zone dans laquelle Philip Walton a été enlevé est loin du rayon d’action habituel des groupes terroristes. C’est une zone de contrebande et de banditisme actifs, grâce à la porosité de la frontière entre le Niger et le Nigeria.
En août, six humanitaires français et deux Nigériens avaient été assassinés à 60 km à l’ouest de Niamey dans la réserve naturelle de Kouré, une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). L’attaque a traumatisé toute la communauté étrangère du pays.