Incendies, heurts, coups de feu sporadiques: la situation restait extrêmement tendue mercredi à Lagos, au lendemain de la répression de manifestations pacifiques qui ont fait 12 morts.
L’Union Européenne et l’ONU ont condamné les violences, l’UE jugeant “crucial que les responsables de ces abus soient traduits en justice”, l’ONU appelant à “la fin des brutalités et des abus policiers au Nigeria”. Se déclarant “extrêmement préoccupé”, le Royaume-Uni a aussi appelé à “mettre fin à la violence” et demandé une enquête.
La Communauté économique des Etats ouest-africains (CEDEAO) a appelé de son côté le gouvernement du Nigeria « à entamer sans tarder un dialogue afin de trouver rapidement une issue pacifique ».
Dix personnes sont mortes au péage de Lekki, dans le sud de Lagos, où l’armée a ouvert le feu sur des milliers de manifestants aux alentours de 19H00 (18H00 GMT) mardi, selon l’ONG Amnesty International.
A Alausa, un quartier du centre de Lagos où un autre rassemblement pacifique avait été organisé, au moins deux manifestants ont été tués, et un autre gravement blessé, par des tirs des forces de l’ordre, ajoute l’organisation, cité par l’AFP.
Le péage de Lekki était l’épicentre de la contestation populaire qui secoue depuis près de deux semaines le Nigeria, première puissance économique de l’Afrique, et pays le plus peuplé du continent. Des milliers de jeunes manifestent contre les violences policières et le pouvoir en place accusé de mauvaise gouvernance. A ce jour, au moins 30 personnes, dont deux policiers, sont décédées dans ces manifestations.
A Lagos, un couvre-feu avait été imposé mardi à partir de 16 heures, mais des milliers de manifestants avaient décidé de le braver. Notamment à Lekki, où les rassemblements ont cependant toujours été pacifiques.