Le gouvernement ghanéen vient de s’engager à combattre la corruption dans le pays « pour atteindre les objectifs du FMI » à savoir un déficit budgétaire entre 3 et 4 pour cent. Au lieu des 9 pour cent actuels !
Bénéficiant d’une dotation financière d’un milliard de dollars sur trois ans, l’Etat va donc se plier aux injonctions de l’institution de Bretton Woods.
Pour rappel, dès son arrivée au pouvoir, le président Akuffo-Addo avait révélé un « trou » de plus d’un milliard et demi de dollars laissé par son prédécesseur. Le prêt du FMI va donc aider à le résorber.
Mais ce qui est désolant voire déshonorant pour le Ghana c’est qu’il faille attendre la mise en demeure du FMI pour engager une lutte véritable contre la corruption qui est un cancer qui mine le pays et l’empêche de se développer. Et encore il s’agit seulement de déclarations verbales.
Il faudra attendre pour voir quelles sont les mesures réelles qui seront prises par le gouvernement.
Accra qui a commencé à exporter du pétrole depuis 2010 a des ressources importantes. L’exploitation de l’or avait donné au pays son nom colonial « Gold Coast »(Côte d’Or). Avec la Côte d’Ivoire, le Ghana est un poids lourd du marché mondial du cacao. En ce moment, malheureusement, les prix du pétrole et du cacao ont beaucoup baissé.
Toutefois, grâce à l’action politique radicale voire dictatoriale de John Jerry Rawlings le pays est devenu une démocratie de référence en Afrique. Reste aux officiels élus à se mettre au travail avec rigueur et patriotisme. C’est là où le bât blesse car le nouveau président Akuffo-Addo multiplie les actes désespérants en nommant, par exemple un gouvernement de 100 membres.
Comment combattre la corruption en favorisant la gabegie voire le népotisme ? En faisant preuve de légèreté notoire !
Le Ghana qui a tous les atouts pour « décoller » pourrait être victime de sa démocratie avec l’avènement de leaders élus qui ne sont pas à la hauteur. Combattre vraiment la corruption devrait être un choix lucide et patriotique des dirigeants ghanéens eux-mêmes. Non un diktat du FMI.