L’Algérie a demandé « oralement » à l’Union européenne de reporter l’achèvement de la zone de libre-échange entre les deux régions, initialement prévue le 1er septembre 2020.
« Nous avons été informés oralement de la demande algérienne de report de l’achèvement de la zone de libre-échange entre l’UE et l’Algérie », a affirmé un porte-parole de la Commission à l’AFP. La Commission n’a pas encore reçu de demande formelle, selon ce porte-parole.
L’accord d’association entre Bruxelles et Alger, entré en vigueur au 1er septembre 2005, projetait d’ouvrir leurs marchés respectifs au sein d’une zone de libre-échange (ZLE). Il prévoyait pour cela une période de transition de douze ans, jusqu’en 2017, afin que l’Algérie élimine progressivement ses droits de douane sur des produits industriels et qu’elle applique une libéralisation sélective de ses produits agricoles.
Cette période a par la suite été prolongée de trois ans, jusqu’au 1er septembre 2020, pour certains produits comme l’acier, les textiles, les produits électroniques et l’automobile. Mais l’entrée en vigueur de cette ZLE est contestée par les dirigeants politiques, les chefs d’entreprise et des économistes algériens. Alger a demandé à moult reprises au fil des années de renégocier un accord trop défavorable à ses yeux.
Selon le porte-parole de la Commission, « les dernières données disponibles confirment que les autorités algériennes n’ont pas démantelé » les derniers droits de douane prévus, « ce qui aurait dû être fait avant le 1er septembre 2020 ».
« Si cela se confirmait, cela constituerait une violation de l’accord », a-t-il ajouté. « Toute révision de l’accord devrait faire l’objet d’une décision mutuelle au sein du Conseil d’association UE-Algérie ».
L’UE, premier partenaire commercial de l’Algérie, se dit cependant prête à écouter « d’éventuelles propositions algériennes » sur le sujet. L’UE et l’Algérie ont échangé en 2019 pour un peu plus de 33 milliards d’euros, avec une balance légèrement au bénéfice des Européens (+612 millions d’euros).