La convention républicaine qui a commencé hier en Caroline du Nord a investi officiellement le président Trump comme candidat à un deuxième mandat. Pendant trois jours encore de nombreux orateurs vont se succéder à la tribune de cette rencontre virtuelle(sauf que Trump était hier sur place en Caroline du Nord) pour tresser des lauriers au 45ème président du pays.
L’exercice sera difficile en ces temps de pandémie du covid en flèche plus que jamais aux USA,pays le plus touché du monde, avec plus de 170 000 morts et 5 millions de personnes infectées. Ce qui fait que ce pays qui compte pour environ 4% de la population mondiale a déjà enregistré 20% des décès survenus à cause du covid 19.
La gestion de la pandémie, avec les déclarations incohérentes ,les postures irrationnelles de Trump ne plaide pas en faveur du locataire de la Maison Blanche dont le leadership est en question, cible principale de ses adversaires démocrates.
Ces derniers lui ont reproché, la semaine dernière, lors de leur propre convention, son manque de vision, et d’empathie qui ont conduit à une gestion catastrophique de la pandémie dans le pays le plus puissant du monde.
Comment répondre à ses critiques et redorer le blason de Trump ? C’est la mission des différents orateurs de la convention qui vont peindre un portrait aussi reluisant que possible de l’homme.
Hier l’ex-ambassadeur des USA à l’ONU, Nikki Haley a mis l’accent sur « la force de Trump qui rime avec succès et la faiblesse de Biden qui est synonyme d’échec ». Elle a ainsi donné le ton et esquissé l’angle d’attaque du parti républicain contre le ticket Biden/Harris.
Ils vont donc ces avocats de la cause du grand Old Party essayer de convaincre les américains d’oublier la crise sanitaire qui a tout chamboulé et fait basculer des dizaines de millions d’entre eux dans le chômage et la précarité, pour se rappeler l’avant février/mars quand les chiffres du chômage étaient presque à plat et que le taux de croissance faisait rêver.
Le bilan économique de Trump ante covid reluisant sera une munition à la fois pertinente mais aussi à double tranchant ,si on peut dire car l’administration Trump a été incapable de réagir efficacement pour préserver les acquis quand le vent a tourné avec la crise sanitaire.
Ou à tout le moins atténuer le choc par des mesures et des politiques innovantes comme d’autres pays ont pu le faire pour empêcher des dérives scandaleuses faute de masques, de moyens de tester les populations ,de respirateurs artificiels pour sauver des malades etc. Tout cela parce qu’il y a eu négligence et manque de réactivité.
Ce sera difficile voire impossible de nier ces faits car les déclarations filmées et les tweets de Trump sont des preuves irréfutables brandies par ses opposants.
Il faudra donc essayer de faire oublier ces moments d’égarements pour mettre l’accent sur le rattrapage qui a été réussi et qui a permis de remettre les USA sur les bons rails de la lutte efficace contre la covid 19. Même si le pays continue de détenir le terrible record du nombre de contaminés et de décès.
Une autre manœuvre consistera à mettre en exergue les avancées médicales ;thérapies par le plasma des personnes guéries(dont l’efficacité n’est pas prouvée) et surtout la course pour la mise au point des vaccins qui pourrait aboutir dans les mois qui viennent. Et changer complètement la donne.
Mais cela risque d’être trop tard pour Trump distancé dans tous les sondages sur le plan national et au niveau des Etats clés et c’est pourquoi il fait feu de tout bois pour donner aux américains des raisons d’espérer à la mise sur le marché d’un vaccin, rapidement.
Il voudrait tellement que cela soit avant le 3 novembre, date du scrutin présidentiel.
Les orateurs de la convention, tout en faisant l’éloge de leur champion, vont aussi souligner ses efforts pour vaincre la covid 19, préoccupation numéro un des populations, parce que cause de menace mortelle, de récession économique, de chômage et de misère sociale.
Les républicains ont du pain sur la planche pour défendre un président très controversé. Mais qui a encore des chances de gagner, en profitant des possibilités offertes par le système électoral américain.
Tout se jouera Etat par Etat et rien n’est encore garanti pour qui que ce soit. Les sondages post-convention républicaine vont donner de nouvelles indications concernant la capacité ou non de Trump de refaire son retard sur Biden. Et d’ici le 3 novembre la mise sur le marché d’un vaccin serait un « game changer ».