Des centaines de civils ont été pris en otages , mercredi 19 août, dans le Nord-est du Nigeria où des combattants présumés de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest, (Iswap), Islamic State West Africa Province, ont envahi une ville, selon des sources locales et sécuritaires citées par l’AFP.
Babakura Kolo, chef d’une milice civile a confié à l’Agence France Presse que « des terroristes de l’Iswap ont pris le contrôle de Kukawa (dans la région du lac Tchad), mardi soir, et ont pris en otage des centaines de civils ». Ces habitants de Kukawa venaient tout juste de rentrer chez eux après deux ans passés dans un camp de déplacés, à cause des violences dans la région du Lac Tchad, notamment l’Etat de Borno, dans le Nord-est du Nigeria, indique la même source.
Le gouvernement local organise des rapatriements dans le but de désengorger les camps de déplacés insalubres et surpeuplés, malgré les mises en garde des ONG, en raison des risques sécuritaires.
Un chef local qui était parmi les otages et qui a pu s’échapper, cité par l’AFP, raconte qu’ils sont rentrés début août, dans l’espoir de pouvoir cultiver leurs terres, « mais ont aussitôt fini entre les mains des insurgés».
Des avions de combat ont été envoyés de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno pour, « s’occuper de la situation », a pour sa part, confié une source sécuritaire.
Plus de 36 000 personnes tuées au Nigeria depuis 2009
L’Iswap, qui a fait scission avec Boko Haram en 2016, contrôle Kukawa qui se trouve près de la grande ville de Baga, sur les pourtours du Lac Tchad. Ces djihadistes affiliés à l’organisation Etat islamique, ont tué des milliers de soldats de l’armée nigériane, régulièrement attaquée. Des milliers de civils sont sous leur emprise dans plusieurs villes et villages qu’ils contrôlent également.
Dans une déclaration faite la semaine dernière, les Nations unies ont indiqué que 10,6 millions de personnes, sur un total de 13 millions, soit « quatre personnes sur cinq », dépendent de l’aide humanitaire pour leur survie dans trois Etats du Nigeria, (Borno, Yobe, Adamawa), les plus touchés par les violences djihadistes.
Plus de 36 000 personnes ont été tuées depuis 2009 dans les violences au Nigeria, tandis que plus de deux millions de personnes ont été déplacées.