Sans surprise, Alpha Condé a été désigné candidat du RPG pour les élections présidentielles du 18 octobre 2020, hier jeudi 6 août 2020. C’est ce qui ressort de la résolution finale de la convention nationale du parti au pouvoir, ouverte la veille par le Premier ministre kassory Fofana au palais du peuple de Conakry. Une désignation qui intervient après celles de la coalition des démocrates pour le changement dans la continuité (CODECC) et les députés de la mouvance présidentielle. Président à cette séance de clôture de la convention, Alpha Condé a dit « prendre acte » du choix de son parti.
Chargé de lire la résolution finale de la convention, la ministre conseillère à la présidence de la République guinéenne, membre du bureau politique national du RPG, Hadja Nantou Chérif, a déclaré que la question de savoir « qui va être notre choix n’a pas sa raison d’être, parce que notre choix est connu. Notre choix est entièrement et totalement connu ». Elle poursuit : « Chers militants du RPG, notre choix s’appelle Alpha Condé », rapporte Actuguinée.
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Dans sa déclaration, le président Alpha Condé dit « prendre acte » de sa désignation à la tête du RPG pour les élections présidentielles du 18 octobre prochain. Le président guinéen a indiqué qu’il « prend acte à condition que le RPG revienne comme il l’était par le passé. C’est-à-dire un parti qui n’oublie pas ses militants ».
Largement plébiscité et conforté, Condé ne se prive pas de décocher quelques flèches. « La Guinée est victime d’une chose : son esprit d’indépendance et de souveraineté, qui a fait qu’on a voté “non”en 1958 » au référendum sur l’association avec la France proposée par le général de Gaulle, déclare-t-il dans des propos rapportés par l’AFP, avant d’ajouter, « on n’aime pas beaucoup qu’un pays défende sa souveraineté, qu’il n’obéisse pas. »
La réaction de l’opposition attendue
Alpha Condé a jusque-là maintenu le flou sur sa candidature éventuelle à cette élection d’octobre prochain, affirmant que c’est son parti qui doit dire s’il doit être candidat ou pas.
Ancien opposant historique, Condé (82 ans), est le premier candidat démocratiquement élu en Guinée en 2010, avant d’être réélu en 2015.
La Constitution du pays qui était en vigueur en Guinée depuis 2010 limitait le nombre de mandats présidentiels à 2. Mais Alpha Condé a fait modifier cette Constitution avec le référendum du 22 mars dernier, avant de la promulguer en avril dernier. La nouvelle constitution donnerait le droit au président guinéen de se présenter à un troisième mandat, puisque les compteurs sont désormais remis à zéro, selon ses partisans.
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L’opposition guinéenne regroupée autour du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), qui s’oppose à une troisième candidature d’Alpha Condé avait boycotté ce scrutin.
Depuis octobre 2019, plusieurs manifestations ont eu lieu en Guinée à l’appel de l’opposition pour s’opposer à une troisième candidature d’Alpha Condé. Des manifestations durement réprimées qui ont causé des dizaines de morts dans le pays.
« Si Condé accepte la nomination (de son parti comme candidat à la présidentielle), sa transformation de réformateur en autocrate sera complète », a confié Eric Humphery-Smith, analyste au sein de la société de consultance Verisk Maplecroft à l’AFP.
Inutile de dire que la réaction de l’opposition est attendue après la décision du RPG de désigner Alpha Condé candidat de son parti à la prochaine élection présidentielle.
Les prochaines heures pourraient être cruciales en Guinée