Nana Akuffo-Addo, président du Ghana fait dans la démesure voire la caricature en nommant 110 ministres dans son nouveau gouvernement. Même si certains sont des ministres délégués, des secrétaires d’Etat, et des « ministres régionaux », il y a une surenchère politicienne qui ne passe pas. Les citoyens, dans leur immense majorité, sont ulcérés par cette décision anachronique. Les « justifications » apportées n’ont aucune pertinence. Le nombre ne fait pas l’efficacité et la rigueur exige maintenant presque partout des équipes gouvernementales resserrées.
L’objectif du président est purement clientéliste. Akuffo-Ado caresse les politiciens dans le sens du poil pour assurer ses arrières. Quid de la dette de 30 milliards de dollars de son pays dont la réduction devrait être une priorité pour ne pas laisser un fardeau aux générations futures.
Pourquoi créer de nouvelles dépenses de toutes sortes avec des nominations qui vont coûter cher au budget de l’Etat ?
« Moins d’Etat, mieux d’Etat » n’est pas une formule en cours dans le Ghana de Akuffo-Addo qui avait défrayé la chronique en plagiant des discours de présidents américains lors de sa prestation de serment. Maintenant il dépense sans compter.
Il faut craindre que ce nouveau chef de l’Etat ne soit pas à la hauteur et ne sait pas où il va.
Si tel est le cas ce serait dommage pour le Ghana qui est une vraie démocratie et un pays avec un immense potentiel sur le plan économique. Mais la démocratie qui est « le pire des systèmes à l’exception de tous les autres » n’offre pas toutes les garanties. On n’est jamais à l’abri d’un élu « farfelu » comme Trump aux Etats-Unis. Une fois dépositaire du suffrage universel, il faut subir les dérives de l’élu jusqu’à un point où ce n’est plus possible. Alors des leviers pourraient être actionnés pour préserver le système démocratique.
Nana Akuffo-Addo est à surveiller de près car il est dans la surenchère. 110 ministres c’est un record dans un pays où le précédent gouvernement de John Mahama en comptait 90. C’était déjà trop.