Le Ghana est devenu lundi le premier pays d’Afrique à lever le confinement imposé depuis trois semaines: une décision qui soulage les plus pauvres autant qu’elle inquiète sur l’avenir de la propagation du coronavirus dans le pays.
C’est le président Nana Akufo-Addo qui a annoncé la levée du confinement dans la capitale et dans la seconde ville du pays, Kumasi. Le chef de l’Etat a assuré que grâce à une importante augmentation des capacités de dépistage, la traçabilité des personnes en contact avec les malades et l’ouverture de nouveaux centres de quarantaine, le pays était en mesure de retrouver un semblant de vie quotidienne.
Mais dans la périphérie de la capitale, cette décision a soulevé de nombreuses critiques. Le Ghana enregistrait lundi plus de 1.000 cas officiels de coronavirus, de quoi inquiéter sur sa future propagation.
« C’est totalement ridicule. Comment est-ce possible? », interrogeait Francis Collison, un étudiant de 20 ans, cité par l’AFP. « Nous venons d’enregistrer plus de 1.000 cas positifs de COVID-19 et c’est maintenant que le président décide de lever les mesures de confinement ».
La grande majorité des Ghanéens, bien qu’ils craignent cette décision, n’ont juste pas d’autre choix que de retourner travailler, dépendant bien souvent de l’économie informelle pour survivre.
La décision du Ghana de lever le confinement sera surveillée de près à travers l’Afrique. En effet, sur tout le continent, les autorités sont aux prises avec un difficile équilibre: comment freiner la propagation du virus tout en permettant à des millions de personnes vivant dans la pauvreté de gagner de l’argent et se nourrir?
Le gouvernement ghanéen insiste sur le fait qu’il est en bonne position pour contrôler la pandémie, après avoir appliqué une mise en quarantaine stricte des arrivées de l’étranger le mois dernier.
Le pays a également réalisé de nombreux tests: plus de 68.000 pour une population de près de 30 millions d’habitants. Malgré la levée du confinement, les frontières du pays et les écoles restent fermées, les rassemblements sont interdits et le président a conseillé le port du masque.