Trois civils ont été tués jeudi au cours d’affrontements entre habitants et forces de sécurité à Labé (centre), l’un des foyers de la protestation en cours depuis trois mois en Guinée.
« La ville est en ébullition depuis ce matin, les populations se sont révoltées », a déclaré Mamadou Aliou Laly Diallo, maire de la ville de Labé, cité par l’AFP. « Il y a deux morts par balle », a-t-il ajouté, estimant le nombre des blessés à au moins une dizaine et imputant les tirs aux forces de sécurité. Aucun commentaire n’a été obtenu de ces dernières.
Une troisième personne a ensuite été tuée par balle, selon la même source. Les forces de l’ordre ont tiré sur une ambulance et tué son conducteur qui partait dans une mosquée de Labé pour transporter le corps d’une des deux précédentes victimes, a précisé le maire Diallo.
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Les organisations de défense des droits humains dénoncent un usage excessif de la force de leur part et une impunité quasiment totale.
Mais, depuis mi-octobre, un collectif de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile a fait descendre à plusieurs reprises des dizaines ou des centaines de milliers de personnes dans la rue. Le Collectif réclame que le président Alpha Condé renonce au projet qu’elle lui attribue de se représenter fin 2020 alors que la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels. Condé, 81 ans, se garde depuis des mois de se prononcer clairement.
L’opposition proclame que le mouvement est pacifique. Mais il a donné lieu à des heurts à plusieurs reprises. Les tensions sont montées d’un cran mi-janvier avec l’appel du collectif à une mobilisation « illimitée ».
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Les protestataires ont depuis attaqué des gendarmeries, des postes de police et des bâtiments publics. Des scènes de saccage ont été rapportées, et des officiels évacués pour échapper aux violences.
La situation est suivie attentivement par la communauté internationale, inquiète de l’évolution tant la Guinée est coutumière des protestations et des répressions violentes.