Les violences politiques ont fait un nouveau mort mardi en Guinée, en proie à une intensification de la contestation contre le projet de troisième mandat attribué au président Alpha Condé.
La victime, identifiée comme Souleymane Barry par le ministère de la Sécurité, est au moins le troisième civil tué par balle depuis lundi. Au total, au moins 23 civils et un gendarme ont trouvé la mort depuis mi-octobre et le début d’une protestation durement réprimée par les services de sécurité.
Le mouvement est monté d’un cran lundi avec le lancement par l’opposition d’une mobilisation « massive » et « illimitée ». Le pays est depuis le théâtre dans plusieurs villes de heurts entre protestataires et forces de sécurité, de saccages de locaux de la police ou de la gendarmerie ou d’attaques contre des bâtiments officiels, ont rapporté les autorités et les médias, cités par l’AFP.
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A Labé (nord), les manifestants ont attaqué mardi la préfecture, le cantonnement de forces de sécurité, le siège d’une commission électorale et celui du parti présidentiel. Un responsable de l’hôpital a indiqué que l’établissement avait « enregistré un cas de mort par balle et 3 blessés, également par balles ».
La gendarmerie et le commissariat de police de Pita, à 200 km de Conakry, ont été attaqués à coups de pierres, saccagés et incendiés, a dit le ministère. Au nombre de plusieurs centaines, les manifestants « en ont profité pour dérober des armes et des vivres, dont des sacs de riz ». A Lelouma (nord), « un policier a été blessé par balle » et deux responsables de la police et de la gendarmerie « blessés par des jets de pierres », selon le ministère.
Dans la capitale Conakry, des heurts ont à nouveau opposé manifestants et forces de l’ordre, selon. Mais l’activité qui avait pratiquement cessé lundi dans les écoles, les banques et les stations essence a repris timidement.
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Depuis mi-octobre, un collectif de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile a fait descendre dans la rue à plusieurs reprises des dizaines ou des centaines de milliers de Guinéens. Il réclame que le président Condé, élu en 2010 et réélu en 2015, renonce au projet qu’elle lui prête de se représenter fin 2020 alors que la Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Alpha Condé, 81 ans, se garde depuis des mois de se prononcer clairement. Mais l’opposition a été confortée dans ses craintes en décembre 2019 quand Condé a dit qu’il comptait soumettre aux Guinéens un projet de nouvelle Constitution.