Les Algériens sont appelés aux urnes, aujourd’hui, pour élire leur président.

Le scrutin devant élire le successeur du président déchu Abdelaziz Bouteflika en Algérie s’est ouvert officiellement jeudi matin. Le scrutin est massivement rejeté par le mouvement populaire de contestation du régime qui agite le pays.

Après pratiquement dix mois d’une contestation populaire massive et inédite ayant emporté le président Abdelaziz Bouteflika, les Algériens votent jeudi pour élire son successeur lors d’une présidentielle perçue comme une manœuvre de survie du régime.

Les quelque 61.000 bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (07H00 GMT) à travers le pays. La télévision nationale montre des images d’électeurs faisant la queue devant des bureaux dans plusieurs régions.

À Alger, la situation semble contrastée : à Bab El Oued, une centaine d’électeurs, dont de nombreux jeunes, se sont pressés dès l’ouverture et contre toute attente au principal bureau de vote de ce quartier populaire, selon l’AFP.

Mais l’affluence semble faible dans d’autres bureaux, comme au collège Pasteur du centre de la capitale, à l’école Mohamed Zekal du quartier Belouizdad (ex-Belcourt) ou dans les bureaux d’El-Achour et Staouéli, banlieues ouest d’Alger.

Le « Hirak », mouvement anti-régime né le 22 février et ayant obtenu la démission en avril de Bouteflika, reste farouchement opposé à ce scrutin que le pouvoir, aux mains de l’armée, veut organiser coûte que coûte.

Le mouvement dénonce une « mascarade électorale », exige la fin du « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962 et le départ de tous ceux qui ont soutenu ou pris part aux 20 ans de présidence de Bouteflika. Les cinq candidats à la présidentielle sont tous considérés par la contestation comme des enfants de ce « système » et accusés de lui servir de caution.

Vendredi, la dernière manifestation hebdomadaire avant l’élection a rassemblé une foule monstre, montrant l’étendue du rejet. Et, à moins de 24 heures du scrutin, des milliers de manifestants ont affiché mercredi leur détermination à Alger aux cris de “Pas de vote!”.

Les bureaux de vote doivent fermer à 19H00 (18H00 GMT), mais aucun chiffre ne devrait être disponible immédiatement. Lors des précédents scrutins, le taux de participation avait été annoncé tard dans la soirée, et les résultats le lendemain.

En cas de second tour, il aurait lieu dans les prochaines semaines.