Le retour du Royaume du Maroc au sein de l’Union Africaine passera-t-il comme une lettre à la poste ? C’est la question que se pose l’opinion publique marocaine depuis quelques jours. En effet, après les hostilités ayant accompagné le dépôt de la demande marocaine en juillet dernier, une offensive diplomatique marocaine a été opérée partout dans le continent afin de s’assurer le soutien d’un maximum de pays.
Aujourd’hui, sur les 54 Etats membres de l’Union, 40 se sont prononcés en faveur de l’adhésion du Maroc à l’organisation continentale comme le vient de le rappeler le ministre marocain des affaires étrangères et de la coopération Salahedine Mezouar. Intervenant à l’issue d’une réunion de la première chambre du parlement marocain, mercredi dernier, qui a été entièrement consacrée à l’adoption d’un projet de loi portant approbation de l’acte constitutif de l’UA, le responsable a assuré que « toutes les conditions sont réunies pour que le Maroc puisse réintégrer l’Union, où il contribuera à l’action africaine et au développement du continent ».
Toutefois, le Maroc n’a pas que des amis dans le continent. En effet, son conflit avec son voisin algérien, relatif notamment au soutien qu’apporte Alger au mouvement séparatiste du Polisario, (l’intégration du Polisario à l’UA avait poussé le Maroc à quitter l’Organisation africaine en 1984) pourrait poser quelques problèmes au Maroc dans sa quête.
Le premier ministre Algérien, Abdelmalek Sallal, avait mené une campagne anti-marocaine afin d’entraver son retour à l’UA. Des efforts qui sont tombés à l’eau vue le soutien important dont jouit le Royaume. Un soutien qui a poussé le responsable algérien à déclarer que le retour du Maroc à l’Union Africaine n’est qu’une question de temps et ne peut être retardé encore plus.
Avec les 40 voix dont il dispose, le Royaume est donc sûr d’avoir sa carte de membre. Selon les statuts de l’UA, c’est seulement la majorité simple, soit 28 voix, qui est exigé pour intégrer l’Union. Malgré cette situation plutôt confortable pour le Maroc et pour compliquer davantage la tâche du Maroc, la présidente de la Commission de l’UA, la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma n’a «libéré» la demande marocaine que le 3 novembre, soit cinq semaines après l’avoir reçue officiellement des mains du conseiller royal Taieb Fassi Fihri, le 22 septembre à New York.