Une catastrophe ferroviaire jeudi dans le sud-est de la République démocratique du Congo a fait entre dix et 50 morts, selon les premiers bilans. L’incident a pointé les fragilités profondes du plus grand pays d’Afrique subsaharienne.
Il s’agit d’un train de marchandises qui a déraillé dans une zone reculée de la province du Tanganyika (sud-est) entre Kindu et Kalemie vers 06h00 (05h00 GMT). Ce train de marchandises transportait aussi des passagers clandestins qui n’ont pas d’autres moyens pour couvrir de longues distances, ni train de passagers, ni routes praticables.
D’une superficie de 2,3 millions de km2 au cœur du continent, la RDC ne compte que quelques milliers de km de routes asphaltées, principalement sur l’axe Matadi-Kinshasa-Kikwit à l’ouest pour l’import-export, et Kolwezi-Lubumbashi-Kasumbalesa et la Zambie dans le sud-est pour l’exportation des minerais.
Dépêchés sur place pour des secours, des Casques bleus indonésiens avaient identifié 23 morts et 14 blessés à 15h00 GMT, selon la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), cité par l’AFP.
Ces confusions sur les chiffres sont fréquentes en RDC, où les lieux d’accidents sont difficiles d’accès, commente l’AFP. Sur le terrain, les témoignages concordent davantage. Il y aurait entre « 50 et 100 » morts, avance un membre de la commission Justice et Paix de l’Église catholique, Ernest Lukwesa, qui cite des blessés arrivés à Nyunzu, près de la catastrophe.
Comme la plupart des entreprises publiques, la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) est en faillite. Ses agents ont réclamé en février après l’investiture du président Félix Tshisekedi jusqu’à 227 mois d’arriérés de salaires.
L’ancien directeur général de la SNCC, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a été nommé le 20 mai Premier ministre du gouvernement de coalition des forces du président Tshisekedi et de son prédécesseur, Joseph Kabila.
« Le Congo doit consacrer six milliards de dollars annuellement sur dix ans aux infrastructures », avait déclaré le président Tshisekedi le 24 janvier. Le budget actuel de l’État est d’à peine cinq milliards de dollars, pour un PIB de 40 millions d’habitants, malgré les richesses minérales du pays (cobalt, cuivre, coltan).