Le père de l’indépendance du Zimbabwe a tiré sa révérence, à l’âge de 95 ans. Il mérite un hommage national et continental, pour avoir été un combattant farouche pour la libération de l’Afrique du joug colonial occidental, et de l’ignoble système d’Apartheid.
Les calomnies qu’il a subies de la part des médias occidentaux ont été scandaleuses, car l’objectif était de diaboliser un patriote africain, un leader déterminé qui a su mobiliser son peuple et triompher des racistes et colonialistes des ex-Rhodésie.
Robert Mugabé a fait une dizaine d’années de prison et a fait l’objet de toutes sortes de tracasseries de la part, notamment du criminel Ian Smith qui a régné dans son pays.
C’est en prison qu’il a fait preuve d’une résilience exceptionnelle et d’une volonté de fer pour « conquérir » de multiples diplômes. L’homme est « sur-diplômé » et sera resté, toute sa vie durant, un nationaliste et un panafricaniste conséquent.
Il a bien agi en expropriant les fermiers blancs, pour rendre aux paysans africains leurs terres ancestrales volées par les colonialistes. Ce choix courageux est lié à la décision anglaise de renier sa parole et de ne pas financer le rachat des terres pour leur redistribution. Comme cela avait été accepté dans les Accords de Lancaster House.
Depuis cette action qui doit être située dans son contexte -à quoi bon l’indépendance si les Blancs restent maîtres des terres confisquées à leurs propriétaires historiques ?- Mugabe a été ciblé par les Occidentaux qui ne lui ont jamais pardonné ce haut fait d’armes d’un patriote africain.
Mugabe a fait la fierté de toute l’Afrique, pour avoir osé faire face et imposer la souveraineté zimbabwéenne. C’est ce courage politique et personnel qui va rester pour la postérité.
Mugabe est, sans doute resté un peu trop longtemps au pouvoir et ses dérives, liées au grand âge et aux actes peu réfléchis de son épouse, ont terni son image de président de la République. Mais, sa place au Panthéon des héros de l’Afrique ne peut souffrir d’aucune contestation.
Les jeunes africains doivent être fiers de ce patriarche qui a su dire non, pour libérer son pays de la domination raciste et coloniale. Aujourd’hui, il est vrai que la situation économique du Zimbabwe est difficile, voire problématique. Mais la solution n’est pas d’abdiquer la souveraineté du peuple, ni de vendanger ses terres et ses ressources.
Il faut remettre la machine économique sur les rails d’un management efficace et travailler avec des partenaires respectueux, pour booster les énormes potentialités d’un pays symbole. Celui que le légendaire Bob Marley a chanté et magnifié.
Mugabe restera comme le libérateur, le combattant inflexible qui a vaincu les racistes et redonner leur fierté à ses compatriotes. Il doit être célébré dans toute l’Afrique.