Le Soudan fait un grand bond vers un pouvoir civile et démocratique
C’est au Friendship Hallen, à Khartoum que s’est tenue hier samedi, la mémorable cérémonie de signature de l’Accord de transition entre le Conseil militaire de transition et l’Alliance pour la Liberté et le Changement (ALC), qui a cristallisé depuis 8 mois la contestation soudanaise, emportant ainsi, le pouvoir trentenaire d’Omar Hassan El-Bachir.
Plusieurs délégations de pays étrangers et des représentants d’organisations régionales et internationales ont assisté à la cérémonie de signature de l’Accord de transition entre le Conseil militaire de transition et l’Alliance pour la Liberté et le Changement qui a encadré depuis avril dernier, la contestation soudanaise qui a abouti le 11 avril 2019, à la chute du président Omar Hassan El-Bachir, au pouvoir depuis juin 1989.
Les 8 mois de contestation ont été marquées par des bavures ayant conduit à la mort de plusieurs manifestants. En dépit de toutes ces péripéties, militaires et civils, sous la houlette et l’accompagnement du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et l’Union africaine, représenté par son Secrétaire général, Moussa Faki.
La signature de la Déclaration constitutionnelle qui règle dans ses moindres détails, la transmission du pouvoir aux civils, était également marquée par une liesse populaire indescriptible, mêlée d’un brin de tristesse à cause des martyres, tombés dans le champ de bataille.
En vertu de cet Accord, le Conseil militaire de transition doit être dissous ce dimanche même pour la mise en place du Conseil souverain de transition (CST), chargé de valider la nomination du Premier ministre, l’économiste Hamdouk et la formation du gouvernement civil devant conduire les réformes attendues.
Cependant, la présidence du CST et les ministères de la Défense et de l’Intérieur seront assurés par des militaires, selon les termes de l’Accord. Dès mardi prochain, le nouvel appareil gouvernemental devrait être fin prêt, pour entamer la lourde tâche de sortir le pays de l’impasse économique. D’ici six mois, le CST devrait négocier avec les groupes armés pour les intégrer dans le processus ainsi enclenché.
Au cours de la cérémonie, des remerciements ont été adressés aux Émirats arabes unis et à l’Arabie Saoudite qui ont doté le Soudan d’un apport financier de 3 milliards de dollars dont 500 millions destinés au Trésor public. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubair a plaidé pour que le nom du Soudan ne figure plus dans la liste rouge des pays abritant ou protégeant des terroristes.
Avec cette Déclaration constitutionnelle, le Peuple soudanais se montre en exemple de mesure et responsabilité. Leçon que d’autres peuples arabes et africains devront surtout méditer.