Coup sur coup, en l’espace de trois jours, les douaniers sénégalais ont saisi près d’une tonne de cocaïne dissimulée dans des véhicules chargés dans deux navires de la compagnie Grimaldi venant du Brésil et devant rallier Luanda, pour le premier, avec 238 kilogrammes de cocaïne cachés dans 4 véhicules de marque Renault Twid, et pour le second 750 kilogrammes de cocaïne placés dans les malles de 15 véhicules de la même marque Renault Twid.
Dans la première affaire, une quinzaine d’individus ont été arrêtés et dans la seconde, qui s’est produite ce jour (30 juin) les interpellations se poursuivent.
Un couple de Blancs qui convoyait la marchandise depuis le Brésil a été arrêté. Le navire est aussi saisi par les autorités douanières sénégalaises. Ces deux affaires suscitent de nombreuses questions car la saisie de 750 kilos de cocaïne est la plus grande opérée au port de Dakar.
Le plus curieux est que la drogue n’a pas été dissimulée dans la « deuxième affaire », les sachets ayant été simplement placés dans les malles arrière des 15 véhicules. Les auditions en cours des responsables du navire Grimaldi qui transportait la marchandise devraient aider à y voir plus clair.
L’évident est qu’une telle marchandise pouvait difficilement être chargée dans le navire sans aucune inspection de la part des responsables de la société Grimaldi, spécialisée dans le transport des voitures. Les arrestations en cours démontrent, pour la première, comme pour la seconde affaire, qu’il y a des complicités locales à Dakar.
Il faut certes se féliciter du travail remarquable des Gabelous sénégalais mais, aussi s’inquiéter de ce qui semble une volonté de la part des trafiquants de drogue dure de chercher à passer par le port de Dakar.
L’Afrique de l’Ouest est entrain de devenir une plaque tournante du trafic de drogue et cela était bien connu, avec la filière Guinée-Bissau qui a mobilisé les redoutables policiers américains de la DEA (Drug Enforcement Agency : agence pour la lutte contre le trafic de drogue). Un ex-patron de la marine bissau-guinéenne avait été piégé et arrêté, jugé aux USA et emprisonné.
Manifestement, les trafiquants recherchent de nouvelles « routes » car les navires saisis devaient continuer leur route, le premier vers le port de Luanda, en Angola et le second, vers le Ghana (port de Tema) et le Nigéria (port de Lagos).
L’enquête qui commence au Sénégal est une opportunité pour renforcer la coopération internationale dans la lutte contre ce trafic à la fois juteux et destructeur pour les usagers, accros à la cocaïne.
La réalité est que le gros des consommateurs se trouve en Occident et que, dans ces « affaires » survenues à Dakar, il est clair que la destination finale de la « marchandise » est l’Europe. L’Afrique de l’Ouest est très vulnérable face aux trafiquants et/ou cartels qui ont des moyens importants de « subversion ».
Et puis, la lutte contre les terroristes doit aussi cibler les trafiquants de drogue qui ont noué des relations incestueuses avec les premiers. Les uns voulant se faire de l’argent et les autres, ne reculant devant rien pour financer leur entreprise criminelle. Le cocktail est sulfureux et menace les populations et les États.