Les relations entre les États-Unis d’Amérique et l’Iran n’ont jamais atteint un niveau de tension pareil. Si les frappes militaires ont été annulées cette fois, tout laisse présager que la situation pourrait dégénérer dans les prochains jours. Pour le moment, Washington s’est contentée de nouvelles sanctions contre les responsables iraniens. Donald Trump préfère quant à lui une solution plus musclée.
De nouvelles sanctions américaines.
Les sanctions américaines n’ont pas tardé. La Maison Blanche a annoncé ce lundi de « dures » sanctions contre le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, et plusieurs hauts gradés des Gardiens de la Révolution, ont annoncé plusieurs médias. Selon des experts des relations internationales, la nouvelle manœuvre américaine a pour objectif de faire encore monter la pression sur Téhéran.
Accusant l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire et d’être un « parrain du terrorisme » sur le plan international, le président américain, Donald Trump a signé lui-même un décret empêchant le Guide suprême iranien, son équipe et d’autres qui lui sont étroitement liés d’avoir accès à des ressources financières essentielles.
La liste des sanctionnés comporte également le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, pourtant considéré par plusieurs comme un modéré et un partisan de la détente des relations iraniennes avec l’Occident. Huit hauts gradés des Gardiens de la Révolution, l’armée ont aussi été sanctionnés, quatre jours après la destruction du drone américain par un missile iranien dans la région stratégique du Golfe.
L’Iran rétorque
L’Iran a rétorqué en appelant Washington à arrêter son « aventurisme militaire » et sa « guerre économique », en jugeant que le « climat » n’était pas propice à des discussions avec les États-Unis. Les États-Unis doivent arrêter leur « guerre économique contre le peuple iranien », a affirmé ce lundi l’ambassadeur iranien à l’ONU, Majid Takht Ravanchi, alors que se tenait une réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur son pays. Pour atténuer les tensions dans l’ensemble de la région du Golfe, les États-Unis doivent arrêter leur aventurisme militaire, comme leur guerre économique et le terrorisme contre le peuple iranien, a-t-il dit.
Washington et Téhéran, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, sont engagés dans un nouvel accès de fièvre qui fait craindre un embrasement. Les tensions entre les deux pays se sont accentuées depuis l’arrivée de Trump au pouvoir. En effet, l’administration Trump s’est retirée en mai 2018 de l’accord nucléaire censé limiter les activités sensibles de l’Iran, et considéré par les Européens, les Russes et les Chinois -toujours parties de l’accord- comme le meilleur moyen de s’assurer que l’Iran n’aura pas la bombe. De nouvelles frictions sont à prévoir avec l’annonce par l’Iran que ses réserves d’uranium enrichi dépasseront à partir du 27 juin la limite prévue par l’accord nucléaire.