Des terroristes du groupe Boko Haram ont envahi une base militaire et pillé une ville dans le nord-est du Nigeria. La région est en proie à une sanglante insurrection armée depuis 10 ans.
Des hommes soupçonnés d’appartenir à la faction de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont pris d’assaut lundi soir une base militaire en périphérie de la ville de Gajiram, située à 80 km de la capitale régionale Maiduguri.
Arrivés à bord de neuf pick-up, « ils ont délogé les soldats de la base après des combats », selon l’AFP citant une source sécuritaire. « Nous ne connaissons pas l’étendue des dégâts et des pillages dans la base, une évaluation est en cours », a déclaré la source en poste dans la région. Aucun bilan n’était disponible dans l’immédiat concernant d’éventuelles victimes du côté de l’armée comme des insurgés.
Les terroristes sont ensuite entrés dans Gajiram, où ils ont pillé des magasins et tiré des coups de feu en l’air, obligeant les habitants à se réfugier dans leurs maisons ou à fuir en brousse.
« Les hommes armés ont pénétré dans la ville vers 18h00 (17h00 GMT) après avoir vaincu les soldats de la base », a déclaré Mele Butari, un habitant de Gajiram.
Gajiram et la base militaire attenante ont été attaquées à plusieurs reprises par les terroristes. En juin 2018, une attaque d’Iswap avait fait neuf morts parmi les soldats. Des dizaines de bases militaires ont ainsi été attaquées depuis un an par la faction affiliée à l’État islamique, qui cible principalement l’armée et les symboles de l’État.
Dimanche au moins 30 personnes ont été tuées et 40 blessées à Konduga (nord-est) dans un triple attentat-suicide attribué cette fois à la faction loyale au leader historique de Boko Haram, Abubakar Shekau. L’insurrection a fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés au Nigeria depuis 2009.