La Libye a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’envoyer une équipe d’inspecteurs pour enquêter sur les violences contre des civils dans la capitale Tripoli, selon une lettre publiée jeudi.
Selon le Gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, reconnu par la communauté internationale et soutenu par l’ONU, les forces de l’Armée nationale libyenne (ANL), du maréchal Khalifa Haftar, ont tué des civils, détruit des propriétés, recruté des enfants soldats et utilisé de l’artillerie lourde. La lettre de l’ambassadeur libyen à l’ONU demandant au Conseil de sécurité d’envoyer des enquêteurs date du 18 avril, selon l’AFP
Les combats, concentrés autour de Tripoli, ont fait au moins 278 morts et 1.332 blessées en plus de trois semaines de conflit, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Après une rapide progression, les forces du maréchal Haftar font face à une contre-offensive des troupes loyales au GNA, qui les ont repoussées au sud de Tripoli.
Le Conseil, divisé autour de la question libyenne, n’a pas réussi à adopter la résolution proposée par le Royaume-Uni et demandant un cessez-le-feu. La Russie s’est opposée à ce texte qui critique spécifiquement le maréchal Haftar alors que les États-Unis ont demandé plus de temps pour étudier la situation.
Ces affrontements qui durent « préoccupent » l’ONU. Si plusieurs dizaines de milliers de personnes ont fui, « nous sommes préoccupés par les personnes qui se trouvent encore dans les zones de combat, qui voudraient les quitter mais n’ont pas pu, ainsi que par les personnes blessées que les services de secours n’ont pu atteindre », selon l’ONU.
La situation en Libye, pays en proie depuis 2011 à l’instabilité politique, est au menu d’un des deux sommets africains tenus mardi au Caire, sous la houlette du dirigeant égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, président en exercice de l’Union africaine (UA).