Emmanuel Macron, Président de la République française

La décision surprise du président Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées, suite au triomphe du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, est entrain de provoquer des électrochocs imprévisibles au cœur de l’espace politique hexagonal.

Un séisme électoral suscite, ainsi, des répliques profondes qui semblent rebattre les cartes à gauche, à droite et, à l’extrême droite.

Le plus spectaculaire, au moment où nous écrivons, c’est l’accord signé par « le nouveau front populaire » de gauche qui mobilise presque toutes les formations de cette mouvance, naguère dispersées et opposées.

Comme piqués dans leur orgueil, par réflexe de survie politique, les leaders de la Gauche, se sont réveillés de leur sommeil dogmatique et entendent relever le défi macronien.

C’est un sursaut qui pourrait être salvateur, pour empêcher le RN de Jordan Bardella et Marine Le Pen de virer en tête des législatives, après avoir trusté les européennes avec plus de 31%, deux fois plus de voix que Renaissance, la formation de Macron, classée deuxième (15%).

Et de faire main basse sur Matignon et le pouvoir en France.

En effet, la formation majoritaire aux législatives s’impose toujours pour faire nommer un de ses membres, premier ministre.

Si ce scénario devient réalité, l’extrême-droite, pour la première fois, accéderait au pouvoir en France.

Ce serait une catastrophe politique aux conséquences « telluriques » qui ferait de Macron un apprenti-sorcier, victime d’un pari risqué qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait tenté, après des élections européennes.

Il est vrai cependant que le président Jacques Chirac avait dissout l’Assemblée nationale, en 1997, alors qu’il y disposait d’une majorité. L’expérience a été un échec retentissant.

Cette fois-ci, si l’extrême droite arrivait au pouvoir, ce serait la porte ouverte à l’inconnu, qu’il s’agisse de la politique à l’égard de l’union européenne (UE), de la guerre en Ukraine (Marine Le Pen, ayant des relations avec Poutine), des nouveaux choix économiques de la France, de la politique d’immigration, des relations avec les pays africains, etc.

Le duo franco-allemand, colonne vertébrale de l’UE, pourrait connaître des turbulences, le RN, ayant toujours, été très critique, à l’égard de Bruxelles.

Il faut mettre un bémol, cependant, car le RN n’est plus anti-euro, encore moins anti-OTAN..

Mais l’enthousiasme n’y serait plus.

Et la Russie pourrait saisir l’occasion pour pousser ses pions.

Il y a donc un risque de basculement et le ralliement de Mme Marion Maréchal Le Pen, nièce de Marine Le Pen, (qui a essayé d’embarquer le parti de Eric Zemmour : Reconquête, dans son choix), est un élément à prendre en compte.

Même si Zemmour s’est insurgé et a exclu Marion Maréchal Le Pen de Reconquête.

Toujours à droite, le patron des Républicains (LR)  Eric Ciotti a provoqué une crise ,en décidant d’aller répondre à l’appel au rassemblement fait par Jordan Bardella.

C’est aussi une première : un leader du parti de la droite républicaine qui franchit le Rubicon pour une jonction avec l’extrême-droite, en apportant la caution du parti.

La rebuffade fut immédiate : les autres leaders des LR, à l’unanimité, ont exclu Ciotti de leurs rangs, même si ce dernier fait de la résistance.

La question est de savoir si le mal n’est pas déjà fait et que le tabou ne soit pas jeté aux orties, une bonne fois pour toute, car, il est constaté, depuis un bon moment, des fréquentations assumées entre jeunes des LR et du RN.

C’st bien une conséquence de la dédiabolisation du RN, et de ce qu’on appelle : » la lepennisation des esprits en France ».
Quelle est la différence entre LR et RN, en ce qui concerne l’immigration, par exemple ?

Il y a aussi, l’odeur du pouvoir, à portée de main qui va, peut-être favorisée des…migrations politiques.

A Gauche, c’est l’union sacrée : accord sur les programmes et les circonscriptions !

Macron a ouvert la boite de Pandore, il pourrait le regretter amèrement, pour les trois dernières années de son deuxième et dernier mandat.

Les paris sont ouverts et le RN tient la corde.

La Gauche réussira -t-elle l’exploit de le coiffer au poteau ?

Il faudrait une performance olympique.

Justement, Paris est déjà parée aux couleurs des Olympiades.