Alassane Ouattara et Emmanuel Macron officialisent la fin du franc CFA.

C’est au cours du passage du président français Emmanuel Macron à Abidjan, que le président en exercice de la Conférence des chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Alassane Dramane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire a annoncé des réformes majeures, arrêtées de commun accord entre les autorités de l’Uemoa et celles de la France, garante de l’ancienne comme de la nouvelle monnaie.

Flanqué à sa droite d’un Emmanuel Macron, soucieux de rebâtir une nouvelle image pour la France en Afrique, le président ivoirien, Alassane Ouattara, président de la Conférence des chefs d’État de l’UEMOA, a annoncé une série de réformes concernant le franc CFA.

Il s’agit d’abord d’un changement d’appellation, le CFA devient ÉCO ! Une trouvaille de la CEDEAO (Communauté Économique des États d’Afrique de l’ouest), qui ne semble être prête à concrétiser son projet de création d’une monnaie commune pour les 16 pays de la Communauté, courant 2020, comme c’était mentionné auparavant dans la feuille de route.

Le compte d’opérations, jadis logé à la Banque de France sera fermé et les réserves de changes seront transférées dans les banques centrales de l’Union. La France n’aura plus de représentants dans le Conseil d’Administration de la nouvelle monnaie. Cependant, la France reste garante de l’Éco et de sa convertibilité. Elle sera arrimée comme le défunt CFA, à l’Euro.

Au vu de ce qui précède, l’on constate qu’agacé par la fronde des anti-français d’Afrique, Macron tient à changer l’habillage de sa politique dans le continent. La prochaine rencontre de Pau, prévue le 13 janvier 2020 avec les 5 chefs d’État du G5 Sahel aura pour objet, de revoir la forme des engagements militaires français dans la zone où à amener les chefs d’État bénéficiaires à en assumer les contre-coups.

Les réformes, annoncées depuis hier par Alassane Ouattara, en sa qualité de président en exercice de la Conférence des chefs d’État de l’UEMOA, entrent également dans ce cadre, d’autant qu’elles n’ont pas été rendues publiques en marge d’un sommet des chefs d’État et de Gouvernement de l’UEMOA, mais au cours d’une visite du président français en Côte d’Ivoire.

Certains diront qu’elles ont été dictées par la France, tellement le casting comportait des maladresses et des incohérences inexplicables. L’ECO était annoncé naguère comme le nom de la future monnaie de la CEDEAO. Au moment où les chefs d’État de la Communauté devaient se réunir à Abuja, on annonce la veille par le président en exercice de l’UEMOA, en compagnie du président français, que l’Éco devient subitement la monnaie des 8 pays de l’Union et non plus celle des 16 États de la CEDEAO !

Alors que les Africains réclamaient l’arrimage de la nouvelle monnaie à un panier de devises, Ado nous dit qu’elle sera arrimée à l’Euro et que la France en restera la garante, en dépit de l’absence de quelques privilèges dont elle jouissait du temps du défunt CFA ! Autant d’incohérences qui font douter les sceptiques.

Il importe de souligner que la réforme ou la suppression était souvent réclamée par des profanes en économie monétaire. Or, il s’agit là d’une problématique complexe et sérieuse. S’il est facile de créer sa propre monnaie, il n’en est de même pour ce qui concerne sa stabilité, sans laquelle, la monnaie pourrait être un facteur de déstabilisation et d’insécurité économique. En dépit des vicissitudes, le franc CFA a été une monnaie stable.