L’armée congolaise a donné un nouveau bilan de 21 morts et lancé une enquête sur la tuerie de samedi soir à Beni.

La tuerie survenue samedi continue de susciter la colère et l’incompréhension chez les habitants de Beni (Est de la RDC). Ces derniers ont décidé de prolonger leur grève générale jusqu’à vendredi pour protester contre cette nouvelle tuerie attribuée par les autorités au terrorisme du groupe armé d’origine ougandaise ADF.

La tuerie de samedi soir à quelques centaines de mètres du centre-ville a fait 21 morts (17 civils, quatre militaires), selon un dernier bilan des autorités.

Les commerces et les écoles devront rester fermés toute la semaine à en croire l’appel de la “société civile” dans cette région-martyre où les tueries attribuées aux mystérieuses Allied Democratic Forces (ADF) ont fait plus de 700 morts depuis octobre 2014.

Il s’agit historiquement d’un groupe ougandais musulman qui s’est replié en 1995 dans l’est du Congo pour combattre le président ougandais Yoweri Museveni. Après chaque attaque, il n’affiche ni leader ni revendication. Son affiliation à l’islamisme radical n’a jamais été prouvée, selon les experts.

La nouvelle tragédie de Beni a en tous cas suscité des réactions politiques à trois mois des élections prévues le 23 décembre. « Kabila et ses proches osent affirmer que la situation s’améliore alors que ces drames sont quotidiens. Comment peuvent-ils vivre avec cette responsabilité? », a tweeté l’opposant en exil Moïse Katumbi, visant le président congolais Joseph Kabila.

Des internautes ont dénoncé l’absence de réaction du gouvernement. Selon l’AFP, le chef d’état-major Célestin Mbala est arrivé lundi soir à Beni et le ministre de la Défense devait recevoir les élus du Nord Kivu mardi matin.