Quelque 30.000 personnes ont fui la localité de Rann, dans le nord-est du Nigeria, pour échapper aux terroristes du groupe Boko Haram. Ce dernier aurait pris le contrôle de la ville, selon des sources citées par l’AFP.
Les terroristes seraient entrés lundi dans la ville sans rencontrer de résistance, les soldats nigérians ayant décidé de se retirer à leur tour, anticipant une attaque de Boko Haram.
La ville de Rann est située à la frontière avec le Cameroun, qui lutte également contre le groupe terroriste dans l’extrême nord de son territoire. La panique a été déclenchée par le retrait dimanche des troupes camerounaises qui y avaient été déployées après l’attaque du 14 janvier, qui avait fait 14 morts. Boko Haram avait mis à sac une base de l’armée et mis le feu à la ville, où étaient réfugiés plus de 35.000 déplacés.
Selon un porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), Babar Baloch, toute la population semble paniquée et a pris la fuite pour tenter d’échapper à la mort en l’espace de 48 heures.
Les terroristes de Boko Haram attaquent régulièrement les bases militaires dans l’État de Borno (nord-est) depuis le mois de juillet, faisant des dizaines voire des centaines de morts. L’insurrection terroriste, qui a débuté dans le nord-est du Nigeria en 2009, a fait plus de 27.000 morts et provoqué une grave crise humanitaire.
À trois semaines du scrutin présidentiel au Nigeria, l’escalade des violences soulève des questions sur la manière dont des élections peuvent être organisées dans ces zones touchées par les combats où plus de 1,8 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.