Né à Taroudant en octobre 1959, Tareq Oubrou, imam de la mosquée Al-Houda de Bordeaux, a fait des études en biologie et médecine, avant de tomber sous le charme de Hassan Al-Banna, fondateur de la confrérie des Frères musulmans. Il change vite d’option et s’oriente vers un islam qu’il qualifie de “libéral”. Tareq Oubrou prône “une Shari’at de minorité”. Ses positions compromettantes avaient amené les extrémistes de l’État islamique à lancer, en mai 2016, une fatwa qui appelait à son assassinat !
Autodidacte, essayiste et imam français, d’origine marocaine, Tareq Oubrou est un personnage ambivalent. D’adepte des Frères musulmans, il pousse ses interprétations hasardeuses jusqu’aux limites du tolérable. Son manque de formation et de culture islamique -on le présente comme un autodidacte- le conduit à adopter des positions quelques fois contradictoires.
En 2002, il écrivait : « Le khimâr (foulard islamique) et le jilbâb (manteau islamique) sont des prescriptions vestimentaires divines qui ne sont abrogées par aucun autre texte. Objectivement, s’il y avait le moindre soupçon sur cette norme, je serais le premier à prôner sa levée », disait-il. Plus tard, il se dit opposé à la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises, tout en estimant que : “le foulard islamique n’est qu’une prescription mineure et prône une visibilité “discrète” de l’islam” !
Piqué par une mouche ultra-libérale, il déclare dix ans après, notamment en 2012, à l’Express : « Quant au voile, je n’ai trouvé aucun texte islamique qui oblige la femme à se couvrir la chevelure », avant d’ajouter un an après : “le Coran n’oblige pas la femme à se couvrir les cheveux mais qu’elle doit cependant rester pudique. Aujourd’hui, le foulard chez les musulmans, est devenu un objet obsessionnel qui réduit la femme musulmane à un foulard“, faisait-il remarquer.
Après l’attentat contre Charlie Hebdo, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, l’avait choisi comme interlocuteur privilégié des pouvoirs publics notamment dans sa volonté de relancer le dialogue avec les représentants musulmans de France. En faisant la promotion d’une de ses publications controversées, il appelle les musulmans de France “à faire des compromis dans leurs pratiques religieuses, et à s’adapter aux non-musulmans majoritaires, dans le pays“.
Certains observateurs estiment que ses positions jugées trop libérales à l’égard des principes de l’islam, lui ont valu d’être marginalisé au sein de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), à laquelle, il est affilié et à propos de laquelle, il disait : “S’il n’y avait pas eu l’UOIF, je serais un taliban” !
Le moins qu’on puisse dire est que le natif de Taroudant, est un musulman très contesté, à causes de ses positions singulières, qu’il arrive difficilement à justifier par rapport aux textes islamiques. Se situant au bord de la rupture de ban avec la communauté musulmane, l’imam de Bordeaux entretient d’excellentes relations avec l’État français qui lui a attribué le 1er janvier 2013, la prestigieuse distinction de Chevalier de la Légion d’honneur.