L’Ouganda a annoncé lundi avoir commencé à tester un vaccin expérimental contre le virus Ebola. Ce vaccin pourrait être utilisé dans la République démocratique du Congo voisine, où une épidémie de la maladie a fait plus de 1.800 morts en un an.
Le vaccin concernera jusqu’à 800 professionnels de la santé et personnels se trouvant en première ligne comme les agents de nettoyage, les équipes d’ambulanciers, des morgues ou celles chargées des enterrements, dans le district de Mbarara (ouest). L’essai du vaccin MVA-BN fabriqué par la société américaine Johnson&Johnson devrait durer deux ans, selon le Conseil de recherche médicale (MRC) de l’Ouganda.
« Nous menons actuellement un exercice de vaccination à Mbarara », a déclaré la porte-parole du MRC, Pamela Nabukenya Wairagala, citée par l’AFP.
Dans un communiqué sur son site internet, le MRC a souligné que l’expérimentation du vaccin sera menée par des chercheurs ougandais, avec le soutien de l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres.
À noter qu’il n’existe pas actuellement de médicament permettant de prévenir ou guérir Ebola mais une série de médicaments expérimentaux sont en cours de développement. Pour la première fois, un vaccin a été utilisé contre le virus durant l’épidémie qui frappe la RDC depuis août 2018.
Les autorités sanitaires congolaises utilisent le vaccin rVSV-Zebov, fabriqué par le groupe pharmaceutique américain Merck, qui s’est révélé sûr et efficace.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a préconisé une extension de son utilisation et recommandé l’introduction d’un vaccin supplémentaire, celui produit par Johnson&Johnson, pour faire face aux besoins.
Mais des voix se sont élevées contre l’introduction d’un nouveau produit dans des communautés où la méfiance à l’égard du traitement actuel est déjà importante. L’ancien ministre congolais de la Santé, le Dr Oly Ilunga, qui a démissionné en juillet, figurait parmi les opposants.
Selon le MRC, le vaccin de Johnson&Johnson est « sûr » et a été testé sur plus de 6.000 personnes en Europe, aux États-Unis et en Ouganda. Son efficacité est cependant incertaine car il n’a jamais été évalué dans un scénario d’épidémie.
L’Ouganda a connu des épidémie d’Ebola dans le passé mais d’une ampleur bien moindre que celle frappant la RDC depuis août 2018.
L’Ouganda a été déclaré libre du virus Ebola bien qu’en juin trois membres d’une même famille y soient morts de la fièvre hémorragique à leur retour de la RD Congo.
L’actuelle épidémie dans l’est de la RDC est la deuxième plus importante dans l’histoire de la maladie après celle qui a tué près de 11.000 personnes en Afrique de l’Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone) en 2013-2014.